Édition du jeudi 5 avril 2001
Les associations Alerte demandent à l'État « d'être garant, à posteriori, de l'application du droit au logement si les communes ou les bailleurs ne respectent pas leurs obligations »
Les associations d'aide aux plus démunis veulent que le gouvernement donne un nouveau souffle à la lutte contre les exclusions en France et comptent bien l'y aider. Mercredi, elles ont rendu publiques des propositions « pour le programme d'action gouvernemental », destinées à améliorer le droit au logement, à la santé, ou encore à assurer des minima sociaux permettant de vivre dans la dignité.
Réunis au sein du réseau Alerte, Emmaus, ATD Quart-Monde, la Fondation Abbé-Pierre, le Secours Catholique, Médecins du Monde ou encore les Restaurants du Cœur appuient leur démarche sur le fait qu'en décembre, lors du sommet de Nice, les 15 pays membres de l'Union européenne se sont engagés à développer sur deux ans des programmes de lutte contre les exclusions.
Elles demandent donc au gouvernement français de prendre des mesures pour mobiliser « toute la société » afin de mettre en place une vaste campagne d'information permettant à « chacun de connaître ses droits et les moyens de les exercer ».
Elles estiment que « la lutte contre le chômage doit être poursuivie en accroissant le volume, la souplesse et la qualité des dispositifs de formation et d'insertion en les adaptant aux besoins des personnes ».
En ce qui concerne les minima sociaux, ils doivent « permettre de vivre dans la dignité. La continuité et la sécurité des ressources doivent être assurées pour tous ». Le réseau Alerte propose notamment d'offrir un revenu « à tous les jeunes engagés dans un itinéraire d'insertion ».
Quant aux politiques de santé en faveur des plus démunis, « il faut faire en sorte que les personnes participent aux choix et aux décisions concernant leur santé ».
Enfin, Alerte souhaite que le plan d'action gouvernemental donne des moyens permettant à l'État « de respecter ses engagements internationaux en matière de droit d'asile, et la loi de lutte contre l'exclusion en matière d'urgence sociale ».
Pour le réseau, « la loi de lutte contre l'exclusion et la Couverture maladie universelle (CMU) sont certes des avancées significatives, mais leur mise en oeuvre n'a pas encore apporté suffisamment de changements significatifs dans la vie quotidienne des plus démunis. Pour vaincre l'exclusion, une volonté politique et des engagements budgétaires significatifs sont indispensables ».
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