Édition du lundi 27 mai 2019
Élections européennes : RN et LaREM largement en tête, les partis traditionnels en recul
Les élections européennes ont été marquées par une abstention moins forte que prévue, un recul des partis traditionnels au profit du Rassemblement national et de la République en marche, ainsi que par une poussée notable du courant écologiste.
Les grandes tendances
Selon les résultats définitifs publiés ce matin par le ministère de l’Intérieur, la participation s’est établie un tout petit peu au-dessus des 50 % (50,12 %), soit 8 points de plus qu’en 2014. Les listes RN et LaREM se tiennent à moins d’un point d’écart (respectivement 23,31 % et 22,41 %), avec chacune un peu plus de 5 millions de voix. Ces deux listes auront 23 députés au Parlement européen.
Inattendue troisième, la liste de l’écologiste Yannick Jadot obtient 13,5 % des voix et aura 12 députés à Strasbourg et Bruxelles.
Au-delà, aucune liste ne dépasse la barre des 10 % : la liste Les Républicains obtient un score historiquement bas (8,48 %, 8 députés) ; celles de la France insoumise et de Parti socialiste (6,31 % et 6,19 %, 6 élus chacune) sont loin de réaliser les scores qu’elles espéraient. Coup dur pour le Parti communiste qui est en-dessous des 3 % nécessaires pour voir sa campagne remboursée (2,49 %).
Il est à noter que les différentes listes se réclamant des Gilets jaunes n’ont pas percé : la liste Ensemble, patriotes et gilets jaunes de Florian Philippot a recueilli 0,65 % des voix et l’Alliance jaune du chanteur Francis Lalanne, 0,54 %.
Un score surprise a été recueilli par le Parti animaliste (presque 500 000 voix et 2,17 %).
La géographie du vote
Une fois encore, la carte de France de ce scrutin, en regardant à l’échelle des communes, est très largement dominée par le RN, arrivé en tête dans presque les deux tiers des communes. Le troisième tiers est très largement dominé par LaREM, au détriment de ce qu’il faut bien appeler maintenant les anciens grands partis : les Républicains n’arrivent en tête que dans 1,7 % des communes françaises (environ 600) et le Parti socialiste dans… 0,46 % de celles-ci (160). C’est dans l’extrême sud-ouest du pays que le PS garde quelques fiefs (Landes, Pyrénées-Atlantiques et Pyrénées-Orientales). Il a, en revanche, presque totalement disparu de ses anciens bastions du nord et de l’est.
Les Républicains, quant à eux, voient les communes où ils restent majoritaires presque exclusivement concentrés dans le Cantal et la Haute-Loire (fief du chef du parti, Laurent Wauquiez, maire du Puy-en-Velay).
Le vote pour le parti d’Emmanuel Macron est largement majoritaire dans l’ouest et le sud-ouest du pays : Bretagne, Normandie, Pays-de-la-Loire ont majoritairement voté LaREM, également majoritaire dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques ou les Hautes-Pyrénées ainsi que dans les régions frontalières de la Suisse (Haute-Savoie, Doubs, Jura). L’Île-de-France apparaît également comme un fief du parti gouvernemental, notamment les Yvelines, les Hauts-de-Seine et la ville de Paris – où LaREM arrive en tête dans 17 arrondissements sur 20, les trois restants étant remportés par les écologistes.
Le reste du pays, et en particulier les régions les plus touchées par le chômage, sont largement dominées par le vote RN. Dans les Hauts-de-France, le parti de Marine Le Pen réalise des scores particulièrement élevés dans l’Aisne (39,85 %) ou le Pas-de-Calais (38 %). Il approche ou dépasse également les 30 % dans le Grand Est (28 % à l’échelle de la région, 33 % dans l’Aube, 34 % dans la Meuse…). L’extrême sud du pays reste très ancré à l’extrême droite, avec des scores pour le RN de 29 % dans les Alpes-Maritimes, 33,5 % dans le Var, 32,51 % dans le Vaucluse, 32 % dans le Gard… De nombreux départements du centre (Cher, Indre-et-Loire, Allier, Nièvre) ou de l’ouest (Lot-et-Garonne, Gironde, Dordogne…) ont également donné la majorité à la liste de Jordan Bardella, tout comme les communes de l’ancienne « ceinture rouge » de Paris, dans le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis : Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Villejuif, Saint-Denis, Bagnolet, Aubervilliers – autant de communes dirigées pendant des décennies par le PCF – votent aujourd’hui très majoritairement pour le RN.
La percée écologiste
Seul courant à tirer son épingle du jeu dans cette nouvelle bipolarisation de la vie politique française : Europe-Écologie Les Verts. La liste conduite par Yannick Jadot, de façon inattendue, arrive même en deuxième position, avec plus de 20 %, en Haute-Corse et Corse-du-Sud. Plus traditionnellement, les écologistes réalisent de très bons résultats en Isère, autour de Grenoble, en Ardèche ou encore dans la région de Nantes.
C’est sur les listes LaREM et EELV que figurent les deux seuls maires qui devront, à la suite de ce scrutin, démissionner, pour cause d’extension du non-cumul des mandats au poste de député européen : il s’agit de Stéphanie Yon-Courtin (LaREM), maire de Saint-Contest, dans le Calvados ; et de Damien Carême, maire depuis 18 ans de Grande-Synthe, dans le Nord. L’élu a exprimé hier soir sur twitter son « immense émotion » devant cette « page qui se tourne ». [Corrigé à 15 h pour ajout de S. Yon-Courtin - ndlr]
Les grandes tendances
Selon les résultats définitifs publiés ce matin par le ministère de l’Intérieur, la participation s’est établie un tout petit peu au-dessus des 50 % (50,12 %), soit 8 points de plus qu’en 2014. Les listes RN et LaREM se tiennent à moins d’un point d’écart (respectivement 23,31 % et 22,41 %), avec chacune un peu plus de 5 millions de voix. Ces deux listes auront 23 députés au Parlement européen.
Inattendue troisième, la liste de l’écologiste Yannick Jadot obtient 13,5 % des voix et aura 12 députés à Strasbourg et Bruxelles.
Au-delà, aucune liste ne dépasse la barre des 10 % : la liste Les Républicains obtient un score historiquement bas (8,48 %, 8 députés) ; celles de la France insoumise et de Parti socialiste (6,31 % et 6,19 %, 6 élus chacune) sont loin de réaliser les scores qu’elles espéraient. Coup dur pour le Parti communiste qui est en-dessous des 3 % nécessaires pour voir sa campagne remboursée (2,49 %).
Il est à noter que les différentes listes se réclamant des Gilets jaunes n’ont pas percé : la liste Ensemble, patriotes et gilets jaunes de Florian Philippot a recueilli 0,65 % des voix et l’Alliance jaune du chanteur Francis Lalanne, 0,54 %.
Un score surprise a été recueilli par le Parti animaliste (presque 500 000 voix et 2,17 %).
La géographie du vote
Une fois encore, la carte de France de ce scrutin, en regardant à l’échelle des communes, est très largement dominée par le RN, arrivé en tête dans presque les deux tiers des communes. Le troisième tiers est très largement dominé par LaREM, au détriment de ce qu’il faut bien appeler maintenant les anciens grands partis : les Républicains n’arrivent en tête que dans 1,7 % des communes françaises (environ 600) et le Parti socialiste dans… 0,46 % de celles-ci (160). C’est dans l’extrême sud-ouest du pays que le PS garde quelques fiefs (Landes, Pyrénées-Atlantiques et Pyrénées-Orientales). Il a, en revanche, presque totalement disparu de ses anciens bastions du nord et de l’est.
Les Républicains, quant à eux, voient les communes où ils restent majoritaires presque exclusivement concentrés dans le Cantal et la Haute-Loire (fief du chef du parti, Laurent Wauquiez, maire du Puy-en-Velay).
Le vote pour le parti d’Emmanuel Macron est largement majoritaire dans l’ouest et le sud-ouest du pays : Bretagne, Normandie, Pays-de-la-Loire ont majoritairement voté LaREM, également majoritaire dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques ou les Hautes-Pyrénées ainsi que dans les régions frontalières de la Suisse (Haute-Savoie, Doubs, Jura). L’Île-de-France apparaît également comme un fief du parti gouvernemental, notamment les Yvelines, les Hauts-de-Seine et la ville de Paris – où LaREM arrive en tête dans 17 arrondissements sur 20, les trois restants étant remportés par les écologistes.
Le reste du pays, et en particulier les régions les plus touchées par le chômage, sont largement dominées par le vote RN. Dans les Hauts-de-France, le parti de Marine Le Pen réalise des scores particulièrement élevés dans l’Aisne (39,85 %) ou le Pas-de-Calais (38 %). Il approche ou dépasse également les 30 % dans le Grand Est (28 % à l’échelle de la région, 33 % dans l’Aube, 34 % dans la Meuse…). L’extrême sud du pays reste très ancré à l’extrême droite, avec des scores pour le RN de 29 % dans les Alpes-Maritimes, 33,5 % dans le Var, 32,51 % dans le Vaucluse, 32 % dans le Gard… De nombreux départements du centre (Cher, Indre-et-Loire, Allier, Nièvre) ou de l’ouest (Lot-et-Garonne, Gironde, Dordogne…) ont également donné la majorité à la liste de Jordan Bardella, tout comme les communes de l’ancienne « ceinture rouge » de Paris, dans le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis : Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Villejuif, Saint-Denis, Bagnolet, Aubervilliers – autant de communes dirigées pendant des décennies par le PCF – votent aujourd’hui très majoritairement pour le RN.
La percée écologiste
Seul courant à tirer son épingle du jeu dans cette nouvelle bipolarisation de la vie politique française : Europe-Écologie Les Verts. La liste conduite par Yannick Jadot, de façon inattendue, arrive même en deuxième position, avec plus de 20 %, en Haute-Corse et Corse-du-Sud. Plus traditionnellement, les écologistes réalisent de très bons résultats en Isère, autour de Grenoble, en Ardèche ou encore dans la région de Nantes.
C’est sur les listes LaREM et EELV que figurent les deux seuls maires qui devront, à la suite de ce scrutin, démissionner, pour cause d’extension du non-cumul des mandats au poste de député européen : il s’agit de Stéphanie Yon-Courtin (LaREM), maire de Saint-Contest, dans le Calvados ; et de Damien Carême, maire depuis 18 ans de Grande-Synthe, dans le Nord. L’élu a exprimé hier soir sur twitter son « immense émotion » devant cette « page qui se tourne ». [Corrigé à 15 h pour ajout de S. Yon-Courtin - ndlr]
Franck Lemarc
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