Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 2 novembre 2005
Sécurité

Le traitement social des problèmes des banlieues «a échoué», estime Nicolas Sarkozy

Après les violences urbaines qui ont éclaté à Clichy-sous-Bois et dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy explique que le traitement social des problèmes des banlieues «a échoué» et estime que les pouvoirs publics n'ont pas été assez fermes, dans un entretien publié ce mercredi par les quotidiens "Aujourd'hui en France-Le Parisien". «Ces problèmes sont le résultat de l'installation à la périphérie de nos villes de travailleurs que l'on avait fait venir au lendemain de la guerre mais dont les enfants n'ont pas trouvé de travail», analyse Nicolas Sarkozy au cours de cet entretien réalisé mardi matin. «Le sentiment d'exclusion, l'immigration clandestine et le fort taux de chômage créent des problèmes considérables.» Le ministre de l'Intérieur critique notamment les politiques publiques menées à l'égard de ces zones sensibles. «Force est de reconnaître que le simple traitement social n'a pas été à la hauteur, il a échoué, lance-t-il. Si on avait mis trois fois plus de crédit, on n'aurait pas eu trois fois plus de résultats.» «Il y a d'abord eu une certaine complaisance. On a souvent accepté l'inacceptable. L'ordre qui règne trop souvent, c'est l'ordre des bandes, de la drogue, des trafiquants», ajoute le ministre de l'Intérieur, notant que «certains sont propriétaires de 20 ou 30 sociétés sans jamais aller au travail». «Les quartiers attendent aujourd'hui de la fermeté, mais aussi de la justice, qu'on donne aux jeunes un emploi. Ils ne veulent pas la charité: ils veulent s'en sortir», estime Nicolas Sarkozy, avant d'jouter que «cela prendra des mois, mais on arrivera à des résultats.» Et le ministre de l'Intérieur d'insister sur la mission de prévention de la délinquance: «Il faut agir au plus tôt, détecter chez les plus jeunes les problèmes de violence. Dès la maternelle, dès le primaire, il faut mettre des équipes pour prendre en charge ces problèmes», explique-t-il. «Plus tôt on détecte la difficulté, plus on se donne de chances de la résoudre. Quand on récupère des jeunes délinquants à 17 ans, le mal est fait, c'est souvent trop tard.»

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