Édition du mardi 23 avril 2019
Le Syndicat des musiques actuelles estime que la pérennité de nombreux festivals est « menacée »
Le Syndicat des musiques actuelles (SMA) a publié début avril un état des lieux des problématiques liées à l’organisation des festivals, et juge le contexte « préoccupant » en raison, notamment, du désengagement de l’État et des difficultés financières des collectivités territoriales.
Le SMA (syndicat d’employeurs regroupant quelque 300 structures telles que festivals, labels, salles de concert, producteurs…) commence par rappeler quelques chiffres : les 75 festivals adhérents du SMA ont un budget moyen de 1,16 million d’euros, dont un quart est directement consacré aux dépenses artistiques. Les financements publics représentent 17 % de ces budgets en moyenne et la moitié de ces financements publics émanent du bloc communal.
Le syndicat identifie quatre éléments susceptibles de menacer, à terme, la pérennité d’un certain nombre d’événements. Parmi eux, le « désengagement » progressif de l’État, qui « a réduit de moitié en dix ans le nombre de festivals subventionnés » (170 festivals subventionnés en 2015 contre 342 en 2004). Les contraintes financières des collectivités locales produisent les mêmes effets : de 2015 à 2018, les festivals du SMA ont connu une baisse de 13 % des subventions des villes et de 17 % de celles des agglomérations. « Certaines collectivités ont dû faire des choix, écrit le SMA, rationnaliser (…) le plus souvent au détriment des projets les plus modestes ».
Le syndicat note également l’impact négatif de la disparition progressive des emplois aidés.
Explosion des frais sécuritaires
Un autre sujet préoccupant pour les organisateurs de festivals est lié au contexte sécuritaire : il s’agit de l’application de la fameuse « circulaire Collomb » du 15 mai 2018 et de ses conséquences (lire notamment Maire info du 25 février 2019). Rappelons qu’il s’agit d’une disposition visant à faire payer aux organisateurs de festivals les frais de services d’ordre exécutés par la police ou la gendarmerie nationales. Un festival comme les Eurockéennes de Belfort a ainsi vu sa facture de sécurité presque décupler.
Avant même l’application de cette circulaire, le SMA relève que les coûts de sécurité privée ont augmenté de 19 % entre 2015 et 2018. Il est trop tôt pour faire le bilan de ceux qu’entraînera l’application de la circulaire Collomb, qui va affecter les festivals de la saison qui démarre.
D’autres éléments viennent impacter, à la hausse, les coûts des festivals : le SMA note en particulier un phénomène de « concentration » dans le secteur – après de nombreux rachats d’acteurs petits et moyens par les géants du secteur, la concurrence s’amenuise et les prix s’envolent – ainsi qu’une « inflation des dépenses artistiques ». Les cachets des « têtes d’affiches » ne cessent de grimper : le budget artistique des festivals adhérents du SMA a augmenté de 45 % en trois ans.
Le syndicat estime donc que « des risques majeurs » existent, avec « un danger à court terme pour la pérennité des festivals petits et intermédiaires », « une dégradation des conditions d’accueil des festivaliers » et « un renforcement des déséquilibres territoriaux ».
Il en appelle donc à « une prise de conscience » urgente notamment de la part de l’État, et à l’ouverture d’une vaste « concertation » pour réfléchir à des mesures permettant « d’envisager sereinement l’avenir ».
Le SMA (syndicat d’employeurs regroupant quelque 300 structures telles que festivals, labels, salles de concert, producteurs…) commence par rappeler quelques chiffres : les 75 festivals adhérents du SMA ont un budget moyen de 1,16 million d’euros, dont un quart est directement consacré aux dépenses artistiques. Les financements publics représentent 17 % de ces budgets en moyenne et la moitié de ces financements publics émanent du bloc communal.
Le syndicat identifie quatre éléments susceptibles de menacer, à terme, la pérennité d’un certain nombre d’événements. Parmi eux, le « désengagement » progressif de l’État, qui « a réduit de moitié en dix ans le nombre de festivals subventionnés » (170 festivals subventionnés en 2015 contre 342 en 2004). Les contraintes financières des collectivités locales produisent les mêmes effets : de 2015 à 2018, les festivals du SMA ont connu une baisse de 13 % des subventions des villes et de 17 % de celles des agglomérations. « Certaines collectivités ont dû faire des choix, écrit le SMA, rationnaliser (…) le plus souvent au détriment des projets les plus modestes ».
Le syndicat note également l’impact négatif de la disparition progressive des emplois aidés.
Explosion des frais sécuritaires
Un autre sujet préoccupant pour les organisateurs de festivals est lié au contexte sécuritaire : il s’agit de l’application de la fameuse « circulaire Collomb » du 15 mai 2018 et de ses conséquences (lire notamment Maire info du 25 février 2019). Rappelons qu’il s’agit d’une disposition visant à faire payer aux organisateurs de festivals les frais de services d’ordre exécutés par la police ou la gendarmerie nationales. Un festival comme les Eurockéennes de Belfort a ainsi vu sa facture de sécurité presque décupler.
Avant même l’application de cette circulaire, le SMA relève que les coûts de sécurité privée ont augmenté de 19 % entre 2015 et 2018. Il est trop tôt pour faire le bilan de ceux qu’entraînera l’application de la circulaire Collomb, qui va affecter les festivals de la saison qui démarre.
D’autres éléments viennent impacter, à la hausse, les coûts des festivals : le SMA note en particulier un phénomène de « concentration » dans le secteur – après de nombreux rachats d’acteurs petits et moyens par les géants du secteur, la concurrence s’amenuise et les prix s’envolent – ainsi qu’une « inflation des dépenses artistiques ». Les cachets des « têtes d’affiches » ne cessent de grimper : le budget artistique des festivals adhérents du SMA a augmenté de 45 % en trois ans.
Le syndicat estime donc que « des risques majeurs » existent, avec « un danger à court terme pour la pérennité des festivals petits et intermédiaires », « une dégradation des conditions d’accueil des festivaliers » et « un renforcement des déséquilibres territoriaux ».
Il en appelle donc à « une prise de conscience » urgente notamment de la part de l’État, et à l’ouverture d’une vaste « concertation » pour réfléchir à des mesures permettant « d’envisager sereinement l’avenir ».
F.L.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2