Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 2 décembre 2008
Éducation

Le Service minimum d'accueil des enfants en cas de grève dans les écoles est «dangereux pour la sécurité des élèves», estime le maire de Paris

Le maire de Paris Bertrand Delanoë affirme dans une tribune au Monde (2/12) que le service minimum d'accueil (SMA) des enfants en cas de grève dans les écoles est «dangereux» pour la sécurité des élèves. «A l'épreuve des faits, l'accueil des élèves s'est avéré insatisfaisant et même dangereux», écrit le maire de Paris, en réponse au président Nicolas Sarkozy qui avait distingué jeudi, lors du congrès des maires de France (AMF), le maire «de bonne foi» qui n'arrive pas à appliquer le SMA de celui pour qui l'opposition à la loi est «un acte militant». Selon Bertrand Delanoë, qui demande au président de faire preuve d'«un minimum de bonne foi», «le constat (de cette dangerosité) s'est imposé de façon plus implacable encore à la veille du fort mouvement de grève du 20 novembre» dans l'éducation nationale. «Aucune ville, même dirigée par l'UMP», n'est parvenue à organiser le SMA à cette occasion, affirme-t-il, «sauf a minima, pour sauver les apparences, en ouvrant un petit nombre d'écoles pour un nombre très réduit d'enfants». «Laisser croire qu'il suffirait, dans les grandes villes, de faire appel à n'importe quel adulte volontaire ou à des parents d'élèves pour prendre en charge quinze enfants pendant une journée entière relève de la démagogie ou de l'irresponsabilité» a estimé Bertrand Delanoë. C'est pourquoi, poursuit-t-il, «à l'instar de tant d'autres élus, quelle que soit la dimension de leur collectivité, j'ai refusé de faire courir le moindre risque aux enfants». Le maire de Paris estime par ailleurs que le président de la République et son ministre de l'Education, Xavier Darcos «se dispensent d'offrir une réponse opérationnelle à la seule question qui vaille: la sécurité des élèves, qu'ils soient parisiens ou d'une commune rurale». Le maire de Paris demande à l'Etat de prendre «enfin ses responsabilités», «en assumant un dialogue exigeant avec les élus», sans estimer que «leurs réserves traduisent un état d'esprit obtus». Jeudi dernier, lors du 91ème congrès de l'AMF, le président de la République avait directement visé Bertrand Delanoë, déclarant : «On ne peut pas demander la même obligation de service à un maire d'une commune rurale et au maire de la capitale de la France ou d'une grande ville de un ou deux millions d'habitants». «Je comprends parfaitement le sentiment d'injustice que peut avoir un maire traîné devant le tribunal administratif par son préfet parce qu'il a peu de moyens, qu'il a fait son possible et qu'il n'y est pas arrivé. Je suis tout à fait prêt à revoir ça», a promis le chef de l'Etat. Mais, «ce que je n'accepte pas - et je le dis aux élus de gauche comme de droite - c'est qu'un élu de la République dise qu'il n'appliquera pas la loi de la République. Personne n'est au-dessus des lois», avait-il insisté. Dans sa résolution générale, le congrès des maires a demandé que, sur la base d’une évaluation objective et partagée, ce texte soit révisé. Pour sa part, dans un communiqué diffusé au lendemain du congrès de l'AMF, Jacques Pélissard, président de l'association, a rappelé qu’il avait «très tôt alerté le Gouvernement, avant même l’adoption de la loi, sur les difficultés auxquelles les communes seraient confrontées pour la mise en œuvre du service minimum d’accueil des enfants en cas de grève des enseignants.» Il a indiqué qu’à l’occasion de leur congrès, «les maires ont réaffirmé avec force les problèmes réels que pose l’application de cette loi, notamment pour les petites communes.»

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