Édition du mardi 19 avril 2011
Le programme de stabilité affiche un objectif d'évolution des dépenses publiques moyenne annuelle, en volume, de 0,8% pour la période 2011-2014
Aujourdhui, la commission des finances, de léconomie générale et du contrôle budgétaire de lAssemblée nationale, présidée par Jérôme Cahuzac (député du Lot-et-Garonne), procède à laudition de Christine Lagarde, ministre de lEconomie, des finances et de lindustrie, et de François Baroin, ministre du Budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de lÉtat, sur le programme de stabilité et de croissance qui doit être transmis à la Commission européenne à la fin du mois davril.
Institués par le Pacte de stabilité et de croissance comme outil de la surveillance multilatérale des politiques économiques, les programmes de stabilité (ou programme de convergence pour les États non membres de la zone euro) existent depuis 1999 mais, à compter de 2011, dans le cadre de la réforme de la gouvernance économique européenne, les États membres doivent transmettre aux autorités européennes chaque année avant la fin avril leur programme de stabilité (ou de convergence) ainsi que leur programme national de réforme.
Le «Programme de stabilité de la France 2011-2014» est «construit en retenant une croissance de 2,25% en 2012 et de 2,5% en 2013 comme en 2014» et précise quen 2012, «la bonne dynamique de la demande intérieure compenserait lépuisement des effets favorables du cycle des stocks et permettrait une légère accélération de lactivité par rapport à 2011».
Lévolution des dépenses publiques moyenne annuelle en volume, envisagée pour la période 2011-2014, sétablit à 0,8% dont -0,1% pour les administrations publiques centrales (APUC), +0,8% pour les administrations publiques locales (APUL) et +1,2% pour les administrations de sécurité sociale (ASSO).
Concernant les administrations publiques locales, il est indiqué quaprès «une légère dégradation» du solde en 2011, «sexpliquant notamment par le redémarrage de linvestissement local après deux années de diminution, le programme est construit sur lhypothèse que les collectivités locales réduisent progressivement leur déficit pour revenir à léquilibre en fin de programme». En dautres termes que leur besoin de financement soit nul, donc que leur recours à lemprunt soit équivalent au capital des emprunts antérieurs qui sont remboursés.
Le document souligne que «dans un contexte de progression modérée de leurs recettes, en lien avec le gel en valeur des dotations versées par lÉtat (hors FCTVA) et une hausse limitée du taux des impôts directs locaux, cet ajustement passerait par une poursuite de leffort de maîtrise de la dépense observé en 2010». De plus, «le cycle dinvestissement local devrait se révéler moins dynamique que le précédent, qui sétait caractérisé par une hausse significative des coûts de construction. Le programme table sur une progression de linvestissement local à un rythme proche du PIB sur la période 2011-2013, c'est-à-dire les années précédant les élections locales de 2014, puis sur un ralentissement en 2014, soit un profil cohérent avec celui observé lors des cycles électoraux passés».
Ce ralentissement des dépenses courantes sera «accompagné par lÉtat, via le gel des concours financiers aux collectivités (hors fonds de compensation de la TVA) et le meilleur encadrement des normes règlementaires qui simposent à elles. La réforme des collectivités territoriales, en contribuant à la rationalisation de la dépense locale, va également dans ce sens. La fin de la montée en charge de la prestation de compensation du handicap (PCH) contribuera au ralentissement de la dépense publique locale. Lamélioration de la conjoncture économique permettra aussi un certain reflux des dépenses de RSA socle».
Selon le document, la réforme des collectivités territoriales (loi du 16 décembre 2010) devrait «contribuer à une rationalisation des dépenses locales. En effet, grâce à un renforcement de lintercommunalité et à la création du conseiller territorial (élu qui siégera en 2014 à la fois au conseil régional et au conseil général), cette réforme permettra de clarifier les compétences des différents niveaux de collectivités, et ainsi de réduire les principales sources dinefficacités au niveau local tout en améliorant le service public rendu. Par ailleurs, la qualité de la dépense locale bénéficiera également du meilleur encadrement des normes règlementaires imposées aux collectivités et du renforcement de la péréquation entre collectivités, selon les recommandations du groupe de travail présidé par MM. Carrez et Thénault».
En ce qui concerne le projet de loi de finances pour 2012, dont les grandes lignes seront exposées au Parlement au moment du débat dorientation des finances publiques qui devrait se tenir fin juin, il sera construit dans le respect de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2011-2014 et du budget triennal 2011-2013 dont il constitue la deuxième annuité. Le document indique toutefois quen «retenant une évolution prévisionnelle des prix de 1,75% en 2012, lapplication de la norme "0 volume", sur un périmètre intégrant les charges de la dette et les pensions, impose un plafond de 363,1 milliards deuros à périmètre 2011. À compter de 2011, ces plafonds portent sur lensemble des crédits du budget général et des prélèvements sur recettes, à lexception des dotations de compensation de la taxe professionnelle qui, en 2012 comme en 2010 et 2011, sont traitées en dehors du périmètre des normes de dépense».
Enfin, «en cohérence avec la norme "0 valeur", lensemble des concours de lÉtat aux collectivités locales, à lexception du fonds de compensation de la TVA, qui connaît une dynamique autonome, seront, comme en 2011, stabilisés en valeur».
Ce document devrait être accessible dans quelques jours sur le site de la performance publique, en utilisant le lien ci-dessous.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Le 6ème Forum mondial de l'eau soutient trois nouveaux projets citoyens
Retrouver une édition
Accéder au site