Édition du jeudi 29 juillet 2010
Le Président de la République a demandé « au Gouvernement de veiller, en liaison avec les collectivités territoriales, à l'application effective de la législation en matière d'aires d'accueil des gens du voyage»
À lissue de la réunion ministérielle, tenue le 28 juillet, sur la situation des gens du voyage et des Roms, la Présidence de la République indique dans un communiqué que le chef de l'État a rappelé «à cette occasion que les lois de la République s'appliquent à l'ensemble des personnes présentes sur le territoire national, y compris aux populations nomades». «Les gens du voyage ont les mêmes droits mais aussi les mêmes devoirs que tout citoyen français» est-il précisé. Le Président de la République a aussi «fermement condamné le comportement d'une petite minorité d'entre eux, à l'image des faits intolérables qui se sont produits les 17 et 18 juillet à Saint-Aignan». Il a également «donné instruction que les campements illicites soient systématiquement évacués».
Il a aussi demandé «au Gouvernement de veiller, en liaison avec les collectivités territoriales, à l'application effective de la législation en matière d'aires d'accueil, quitte à simplifier, s'il le faut, les textes en vigueur».
Comme le montre le bilan des dispositions régissant laccueil des gens du voyage établi par la Direction générale des collectivités locales sur son site Internet, depuis la promulgation de la loi du 5 juillet 2000 relative à laccueil et lhabitat des gens du voyage qui a renforcé les obligations délaboration et de mise en uvre dun dispositif daccueil départemental pour les gens du voyage, la législation a été plusieurs fois modifiée.
Cette loi a prévu, «dans un premier temps, lélaboration et lapprobation, conjointement par le préfet et le président du conseil général, dun schéma daccueil des gens du voyage, dans chaque département, et lobligation pour les communes (de plus de 5 000 habitants) de réaliser les aires daccueil prévues par ce schéma. La réalisation ou la réhabilitation des aires daccueil conditionne la mise en uvre des pouvoirs de police du maire en cas doccupation illicite». Larticle 9 de la loi du 5 juillet 2000 « prévoit une procédure simplifiée dexpulsion lorsque la commune sest conformée aux obligations résultant du schéma départemental daccueil, mais aussi lorsque, bien que non inscrite dans ce schéma, elle sest dotée dune aire daccueil ou lorsquelle a décidé, sans y être tenue par le schéma départemental daccueil, de financer une telle aire».
La loi du 18 mars 2003 a «renforcé ce dispositif sur trois points : extension des effets des décisions rendues en la forme des référés à lensemble des occupants du terrain ; extension de la procédure simplifiée dexpulsion aux communes appartenant à un groupement de communes qui sest doté de la compétence «aire daccueil des gens du voyage» ; extension aux communes non-inscrites au schéma départemental daccueil de la possibilité de demander au président du tribunal de grande instance lexpulsion des occupants illicites dun terrain dont la commune nest pas propriétaire lorsquexiste un risque datteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques».
Enfin, la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance «donne la possibilité au préfet de procéder, après mise en demeure et pour les seules communes ayant satisfait à leurs obligations légales en matière daccueil des gens du voyage, à lévacuation forcée des résidences mobiles en cas de stationnement illicite sans passer par le juge».
Par ailleurs, le communiqué ajoute que «le Président de la République a jugé totalement inadmissible la situation de non-droit qui caractérise les populations Roms, venues d'Europe de l'Est, sur le territoire français». Selon la présidence, «200 campements illégaux ont été ainsi recensés, sources de trafics illicites, de conditions de vie profondément indignes, d'exploitation des enfants à des fins de mendicité, de prostitution ou de délinquance», aussi le chef de lÉtat a demandé au Gouvernement de procéder, dans les trois mois, à l'évacuation de ces installations chaque fois que le droit en vigueur le permet» et «de procéder à la reconduite à la frontière des ressortissants d'Europe orientale en situation irrégulière en France. Avant la fin de l'année, une réforme de la loi sur l'immigration permettra de faciliter la mise en uvre de mesures d'éloignement de ces personnes pour des raisons d'ordre public».
Une nouvelle réunion aura lieu dans trois mois afin de faire le point sur la mise en uvre de ces dispositions.
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