Édition du mercredi 16 octobre 2002
Le Premier ministre «est accessible à tout ce qui pourra se dégager de constructif dans le cadre des débats parlementaires», estime Daniel Hoeffel
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a reçu, mardi, à Matignon, les présidents des associations des maires, des départements et des régions de France - Daniel Hoeffel, Jean Puech, Gérard Longuet - à la veille de l'examen en Conseil des ministres du projet de loi constitutionnelle sur la décentralisation.
"Nous n'avons pas parlé de réécriture" du projet de loi constitutionnelle, a assuré le président de l'Association des maires de France Daniel Hoeffel. "Il appartiendra au Sénat puis à l'Assemblée nationale d'examiner ce texte. J'ai le sentiment que le Premier ministre est accessible à tout ce qui pourra se dégager de constructif dans le cadre des débats parlementaires", a-t-il ajouté.
"On a 150 jours pour changer les règles du jeu", a souligné Gérard Longuet à l'issue de cet entretien. Répondant aux critiques de l'opposition, qui craint que ce projet de loi ne crée des inégalités entre les régions françaises, il a souligné que des "dotations républicaines stables et prévisibles" devraient venir compenser les éventuelles disparités.
Pour le reste, "il faut accepter la différence", a estimé le président des régions de France. "Au nom de l'uniformité, on prétend tout régler de Paris et on crée des inégalités beaucoup plus injustes", a-t-il affirmé. Et de s'en prendre aux socialistes, qualifiés de "conservateurs qui ne veulent rien changer, qui sont assis dans leur fauteuil et qui se lamentent sans vouloir bouger".
Gérard Longuet a également assuré que la décentralisation ne coûterait "pas un centime de plus aux contribuables", alors que certains redoutent une hausse importante de la fiscalité locale. "L'objectif, c'est d'avoir un jeu à somme nulle : ce que les uns dépensent, les autres ne le dépensent plus, ce que les uns prélèvent, les autres ne le prélèvent plus", a expliqué M. Longuet.
Quant à l'avis négatif rendu sur ce texte par le Conseil d'Etat, il est "utile parce qu'il pose en termes juridiques un certain nombre de textes qui étaient posés jusqu'à présent en termes politiques", a-t-il souligné.
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