Édition du jeudi 6 juin 2019
Le nombre de travailleurs frontaliers en forte augmentation
Plus de 363 000 résidents français des huit zones frontalières de l’Hexagone travaillaient dans un pays limitrophe en 2015 (à moins de 25 km de la frontière métropolitaine), soit 39 000 de plus qu’en 2010. C’est ce que révèlent les derniers chiffres publiés mardi par l’Insee.
La Suisse, première destination
Alors que le cheminement inverse est incomparablement plus faible - puisque les habitants des pays limitrophes ne sont qu’environ 10 000 à venir travailler en France - , la Suisse restait la destination privilégiée des travailleurs frontaliers en captant près de la moitié des actifs concernés résidant côté français. Ceux-ci sont ainsi passés d’un peu plus de 150 000 à près de 180 000 en cinq ans, soit une augmentation moyenne annuelle de 3,6 %. Suivent derrière le Luxembourg qui a accueilli un actif frontalier sur cinq (75 000), l’Allemagne (44 500, en léger recul), la Belgique (35 400) et Monaco (25 900).
« Le dynamisme économique de certains pays […] attire des travailleurs habitant en France [grâce au] niveau de salaires [qui] y est plus élevé et le chômage faible ». Les secteurs de l’administration, de la santé, de l’éducation et du tertiaire marchand sont les plus concernées par cette hausse de travailleurs frontaliers. En revanche, « le nombre de travailleurs frontaliers vers l’Espagne, l’Italie et Andorre est très faible : la situation économique défavorable, ainsi que les barrières géographiques et linguistiques, jouent en défaveur des échanges », indiquent les auteurs de l’étude.
Des ouvriers vers l’Allemagne et la Belgique, des cadres vers la Suisse et le Luxembourg
Le profil des travailleurs frontaliers est, par ailleurs, très variable selon les destinations. Ainsi, près de la moitié des frontaliers qui travaillent de l’autre côté de la frontière en Allemagne et en Belgique sont ouvriers (dans l’industrie le plus souvent) tandis que les cadres (dans le secteur tertiaire en priorité) sont surreprésentés en Suisse et au Luxembourg, mais aussi en Espagne et à Monaco. « Ils constituent jusqu’à 21 % des navetteurs vers la Suisse et Monaco, soit 7 points de plus que parmi les non-frontaliers, c’est-à-dire les personnes résidant et travaillant en France à proximité des frontières », observent les auteurs de l’étude.
Globalement, les navetteurs sont majoritairement des hommes, notamment ceux qui travaillent en Allemagne (65 % des navetteurs) ou en Belgique (67 %). En Allemagne, les travailleurs frontaliers venant de France sont « nettement plus âgés » (21 % ont 55 ans ou plus, contre 11 % en moyenne), alors qu’en Belgique et au Luxembourg, ils sont au contraire plus jeunes.
Les auteurs de l’étude expliquent que Monaco et le Luxembourg ont « une forte dépendance » à ces emplois frontaliers. Dans la Principauté, la « grande majorité des emplois » sont occupés par des résidents français, 19 % dans le Grand-Duché et 7 % en Suisse (jusqu’à 28 % à Genève). Dans certaines zones limitrophes françaises, la dépendance est aussi perceptible puisque le poids des frontaliers dans la population active occupée atteint 51 % dans la zone d’emploi de Longwy, 44 % dans le Genevois français, environ un tiers autour de Pontarlier et 34 % dans la zone d’emploi de Wissembourg.
Côté français, des retombées positives rares sur l’emploi
Reste que la croissance de l’emploi ne se diffuse pas toujours côté français. En effet, les zones frontalières françaises qui attirent des résidents « bénéficient rarement de retombées positives sur l’emploi, hormis celles situées autour du lac Léman ». L’Insee constate ainsi que, côté français, si « l’emploi augmente autour de Genève et sur le littoral près de la frontière espagnole […], il diminue le long du reste de la frontière nord, en particulier sur un axe allant des Ardennes à la Moselle ».
Télécharger l’étude.
La Suisse, première destination
Alors que le cheminement inverse est incomparablement plus faible - puisque les habitants des pays limitrophes ne sont qu’environ 10 000 à venir travailler en France - , la Suisse restait la destination privilégiée des travailleurs frontaliers en captant près de la moitié des actifs concernés résidant côté français. Ceux-ci sont ainsi passés d’un peu plus de 150 000 à près de 180 000 en cinq ans, soit une augmentation moyenne annuelle de 3,6 %. Suivent derrière le Luxembourg qui a accueilli un actif frontalier sur cinq (75 000), l’Allemagne (44 500, en léger recul), la Belgique (35 400) et Monaco (25 900).
« Le dynamisme économique de certains pays […] attire des travailleurs habitant en France [grâce au] niveau de salaires [qui] y est plus élevé et le chômage faible ». Les secteurs de l’administration, de la santé, de l’éducation et du tertiaire marchand sont les plus concernées par cette hausse de travailleurs frontaliers. En revanche, « le nombre de travailleurs frontaliers vers l’Espagne, l’Italie et Andorre est très faible : la situation économique défavorable, ainsi que les barrières géographiques et linguistiques, jouent en défaveur des échanges », indiquent les auteurs de l’étude.
Des ouvriers vers l’Allemagne et la Belgique, des cadres vers la Suisse et le Luxembourg
Le profil des travailleurs frontaliers est, par ailleurs, très variable selon les destinations. Ainsi, près de la moitié des frontaliers qui travaillent de l’autre côté de la frontière en Allemagne et en Belgique sont ouvriers (dans l’industrie le plus souvent) tandis que les cadres (dans le secteur tertiaire en priorité) sont surreprésentés en Suisse et au Luxembourg, mais aussi en Espagne et à Monaco. « Ils constituent jusqu’à 21 % des navetteurs vers la Suisse et Monaco, soit 7 points de plus que parmi les non-frontaliers, c’est-à-dire les personnes résidant et travaillant en France à proximité des frontières », observent les auteurs de l’étude.
Globalement, les navetteurs sont majoritairement des hommes, notamment ceux qui travaillent en Allemagne (65 % des navetteurs) ou en Belgique (67 %). En Allemagne, les travailleurs frontaliers venant de France sont « nettement plus âgés » (21 % ont 55 ans ou plus, contre 11 % en moyenne), alors qu’en Belgique et au Luxembourg, ils sont au contraire plus jeunes.
Les auteurs de l’étude expliquent que Monaco et le Luxembourg ont « une forte dépendance » à ces emplois frontaliers. Dans la Principauté, la « grande majorité des emplois » sont occupés par des résidents français, 19 % dans le Grand-Duché et 7 % en Suisse (jusqu’à 28 % à Genève). Dans certaines zones limitrophes françaises, la dépendance est aussi perceptible puisque le poids des frontaliers dans la population active occupée atteint 51 % dans la zone d’emploi de Longwy, 44 % dans le Genevois français, environ un tiers autour de Pontarlier et 34 % dans la zone d’emploi de Wissembourg.
Côté français, des retombées positives rares sur l’emploi
Reste que la croissance de l’emploi ne se diffuse pas toujours côté français. En effet, les zones frontalières françaises qui attirent des résidents « bénéficient rarement de retombées positives sur l’emploi, hormis celles situées autour du lac Léman ». L’Insee constate ainsi que, côté français, si « l’emploi augmente autour de Genève et sur le littoral près de la frontière espagnole […], il diminue le long du reste de la frontière nord, en particulier sur un axe allant des Ardennes à la Moselle ».
A.W.
Télécharger l’étude.
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