Édition du vendredi 21 septembre 2018
Le mouvement sportif lance une pétition contre les coupes budgétaires
C’est aujourd’hui que débute la Fête du sport, pour tout le week-end, avant le lancement dimanche et pendant toute la semaine prochaine de la semaine « Sentez-vous sport » organisée par le CNOSF (Comité national olympique et sportif français). Mais parallèlement à ces initiatives destinées à promouvoir le sport, le Comité lance une initiative inédite : une pétition en ligne pour protester contre les diminutions du budget du sport pour tous.
« Le sport compte ! ». C’est le slogan retenu par le Comité pour cette campagne qui devait initialement être lancée début septembre, et a été retardée notamment pour cause de changement de ministre des Sports. Mais le remplacement de Laura Flessel par Roxana Maracineanu n’a visiblement pas changé la donne : le budget du sport est annoncé en forte baisse.
Enveloppe en baisse
Rappelons que depuis des mois, un double débat agite le monde du sport : la refonte de la gouvernance du sport et le budget alloué à celui-ci. Sur le premier sujet, un consensus a finalement été trouvé qui semble satisfaire tout le monde, et qui devait être présenté officiellement début septembre… avant un report, là aussi, dû au départ de Laura Flessel. Mais on sait que les acteurs se sont entendus sur la création d’une nouvelle agence, qui serait dirigée à part égale par l’État, les collectivités territoriales et le mouvement sportif, chacun à hauteur de 30 %. Les 10 % restants revenant au monde économique et, peut-être, aux syndicats.
Si cette solution fait consensus, la question financière est, elle, bien plus problématique. On pourrait paraphraser ici la formule tout récemment employée par le premier vice-président délégué de l’AMF, André Laignel, à propos du plan Santé du gouvernement : « Le problème ce n’est pas d’avoir des maisons de santé, c’est d’avoir des médecins dedans ». De la même façon, on pourrait dire qu’il ne suffit pas d’avoir une gouvernance du sport efficiente, encore faut-il avoir les moyens de la faire fonctionner.
Et c’est là où le bât blesse. On sait que le gouvernement veut faire passer les moyens alloués au sport de haut niveau, en vue de la préparation des JO de 2024, de 60 à 100 millions d’euros. Pour les acteurs du monde sportif et les élus, il était déjà évident que si ces 40 millions supplémentaires étaient alloués à enveloppe constante, les moyens dédiés au sport pour tous allaient mécaniquement diminuer d’autant. Or, voilà que l’on a appris début septembre que l’enveloppe n’allait pas être constante, mais… diminuer. On en saura plus, officiellement, dès lundi, avec la publication du projet de loi de finances pour 2019, mais il semble bien que le gouvernement projette de diminuer de 6 % le budget du ministère des Sports, qui baisserait de 30 millions d’euros (passant de 480 à 450 millions).
C’est la raison pour laquelle le CNOSF a lancé son initiative de pétition. Denis Massiglia, le président du Comité, a expliqué début septembre que ce mouvement visait d’une part à « aider la [nouvelle] ministre qui se bat pour obtenir les moyens adaptés », et d’autre part, « à se battre pour que dans les collectivités territoriales, qui restent le financeur public numéro un, il puisse y avoir des arbitrages favorables à la cause sportive ». Le Comité demande en particulier que les taxes affectées au sport soient déplafonnées, ce qui permettrait d’injecter plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires dans le financement du sport.
Soutien d’élus
Le CNOSF n’a pas fixé d’objectif chiffré en termes de signatures de sa pétition, mais il est certain qu’elle rencontrera un large succès au moins dans le monde sportif. De nombreux acteurs se sont exprimés pour la soutenir, ou pour dénoncer les coupes budgétaires à venir – ce matin encore, le patron de la fédération de judo, Jean-Luc Rougé, déplorait dans la presse des choix jugés « stupéfiants ».
Il est probable que cette pétition pourrait aussi rencontrer le soutien d’un bon nombre d’élus – certains maires ont annoncé publiquement leur volonté de le faire, y compris par des vœux en conseil municipal. À La Réunion, les maires ont annoncé leur participation à une initiative plus radicale du mouvement sportif : un « week-end sans sport », samedi et dimanche. Aucune compétition ne sera organisée sur l’île et les installations sportives seront fermées. Objectif : montrer le temps d’un week-end ce que serait un territoire où le sport n’existerait plus.
« Le sport compte ! ». C’est le slogan retenu par le Comité pour cette campagne qui devait initialement être lancée début septembre, et a été retardée notamment pour cause de changement de ministre des Sports. Mais le remplacement de Laura Flessel par Roxana Maracineanu n’a visiblement pas changé la donne : le budget du sport est annoncé en forte baisse.
Enveloppe en baisse
Rappelons que depuis des mois, un double débat agite le monde du sport : la refonte de la gouvernance du sport et le budget alloué à celui-ci. Sur le premier sujet, un consensus a finalement été trouvé qui semble satisfaire tout le monde, et qui devait être présenté officiellement début septembre… avant un report, là aussi, dû au départ de Laura Flessel. Mais on sait que les acteurs se sont entendus sur la création d’une nouvelle agence, qui serait dirigée à part égale par l’État, les collectivités territoriales et le mouvement sportif, chacun à hauteur de 30 %. Les 10 % restants revenant au monde économique et, peut-être, aux syndicats.
Si cette solution fait consensus, la question financière est, elle, bien plus problématique. On pourrait paraphraser ici la formule tout récemment employée par le premier vice-président délégué de l’AMF, André Laignel, à propos du plan Santé du gouvernement : « Le problème ce n’est pas d’avoir des maisons de santé, c’est d’avoir des médecins dedans ». De la même façon, on pourrait dire qu’il ne suffit pas d’avoir une gouvernance du sport efficiente, encore faut-il avoir les moyens de la faire fonctionner.
Et c’est là où le bât blesse. On sait que le gouvernement veut faire passer les moyens alloués au sport de haut niveau, en vue de la préparation des JO de 2024, de 60 à 100 millions d’euros. Pour les acteurs du monde sportif et les élus, il était déjà évident que si ces 40 millions supplémentaires étaient alloués à enveloppe constante, les moyens dédiés au sport pour tous allaient mécaniquement diminuer d’autant. Or, voilà que l’on a appris début septembre que l’enveloppe n’allait pas être constante, mais… diminuer. On en saura plus, officiellement, dès lundi, avec la publication du projet de loi de finances pour 2019, mais il semble bien que le gouvernement projette de diminuer de 6 % le budget du ministère des Sports, qui baisserait de 30 millions d’euros (passant de 480 à 450 millions).
C’est la raison pour laquelle le CNOSF a lancé son initiative de pétition. Denis Massiglia, le président du Comité, a expliqué début septembre que ce mouvement visait d’une part à « aider la [nouvelle] ministre qui se bat pour obtenir les moyens adaptés », et d’autre part, « à se battre pour que dans les collectivités territoriales, qui restent le financeur public numéro un, il puisse y avoir des arbitrages favorables à la cause sportive ». Le Comité demande en particulier que les taxes affectées au sport soient déplafonnées, ce qui permettrait d’injecter plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires dans le financement du sport.
Soutien d’élus
Le CNOSF n’a pas fixé d’objectif chiffré en termes de signatures de sa pétition, mais il est certain qu’elle rencontrera un large succès au moins dans le monde sportif. De nombreux acteurs se sont exprimés pour la soutenir, ou pour dénoncer les coupes budgétaires à venir – ce matin encore, le patron de la fédération de judo, Jean-Luc Rougé, déplorait dans la presse des choix jugés « stupéfiants ».
Il est probable que cette pétition pourrait aussi rencontrer le soutien d’un bon nombre d’élus – certains maires ont annoncé publiquement leur volonté de le faire, y compris par des vœux en conseil municipal. À La Réunion, les maires ont annoncé leur participation à une initiative plus radicale du mouvement sportif : un « week-end sans sport », samedi et dimanche. Aucune compétition ne sera organisée sur l’île et les installations sportives seront fermées. Objectif : montrer le temps d’un week-end ce que serait un territoire où le sport n’existerait plus.
F.L.
Accéder à la pétition en ligne.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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