Édition du vendredi 4 février 2005
Le ministre délégué au Logement et à la ville, Marc-Philippe Daubresse, propose des mesures contre les «ventes à la découpe»
Pour répondre aux préoccupations exprimées par les parlementaires sur les « ventes par lots » dimmeubles de logements (ou encore « ventes à la découpe ») et par les locataires des immeubles concernés, le ministre délégué au Logement et à la ville, Marc-Philippe Daubresse, avait demandé, en décembre dernier, quune concertation soit menée entre représentants des bailleurs et associations de locataires au sein de la commission nationale de concertation, afin daboutir à un accord avant la fin janvier 2005. La loi de cohésion sociale prévoit, en effet, quau sein de cette commission peuvent être conclus entre une ou plusieurs organisations de bailleurs et de locataires des accords collectifs de location dont lapplication peut être étendue à lensemble des logements du secteur locatif concerné. Le ministre délégué avait précisé quil envisageait la présentation au Parlement de dispositions législatives en cas déchec de cette concertation.
Cette commission sest réunie à deux reprises, le 17 janvier et le 31 janvier, pour examiner les conditions dans lesquelles laccord collectif de location relatif aux congés pour « vente par lots » signé le 9 juin 1998 pourrait être modifié afin de mieux protéger les locataires « fragiles » qui ne peuvent se porter acquéreurs du logement quils habitent.
Un accord a pu être trouvé lundi dernier entre les représentants des bailleurs et des associations de locataires. En conséquence, la présidente de la commission nationale de concertation va réunir, de nouveau, la commission afin de permettre la signature dun accord collectif de location dans la deuxième quinzaine de février.
Le projet daccord, en cours de rédaction et qui sera présenté aux membres de la commission, comprendra les principales dispositions suivantes.
1) Afin de permettre au locataire qui nachète pas son logement de trouver une solution adaptée à ses besoins, le locataire pourra rester dans son logement, dès lors quil loccupe depuis au moins 6 ans, pour une durée dun mois par année dancienneté. La durée du bail restant à courir et la prorogation du bail ne pourront dépasser au total 30 mois.
2) Lorsque le locataire est âgé de plus de 75 ans à la date dexpiration de son bail, ce bail sera renouvelé, quel que soit le revenu du locataire. Toutefois, cette disposition ne sera pas applicable aux personnes assujetties à limpôt sur la fortune.
3) Lorsquun locataire a une invalidité importante, son bail sera aussi renouvelé.
4) Lorsque le locataire ne se porte pas acquéreur de son logement et quil justifie dun revenu ne dépassant les plafonds de ressources du locatif intermédiaire (PLI), au lieu de 80% des plafonds dans laccord de 1998, le congé ne peut lui être délivré sans une proposition de logement compatible avec ses besoins.
5) Le non-respect des dispositions précédentes entraînera de plein droit la nullité du congé pour vente.
Selon le ministre délégué, « la signature de laccord devrait permettre dengager, dans les conditions prévues par la loi, la procédure donnant, par décret, force obligatoire à laccord pour tous les logements des secteurs locatifs II et III » (voir larticle 49 ter de la loi du 23 décembre 1986 modifiée par la loi du 6 juillet 1989).c=http://www.up
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