Édition du jeudi 5 novembre 2015
Le manque de mobilité aggrave la pauvreté, et vice-versa
Juste avant la parution officielle de son rapport statistique annuel, le Secours catholique a mis en ligne une enquête concernant les liens entre pauvreté et mobilité. Avec la mise en lumière d’un véritable cercle vicieux : la pauvreté diminue l’accès à la mobilité ; et le fait de ne pas accéder à la mobilité aggrave la pauvreté.
« Comment avoir une vie sociale quand on n’a ni véhicule ni transports en commun ? », demande en préambule le Secours catholique. Et, davantage encore, comment avoir accès à un emploi ? L’association explique qu’elle a choisi de se pencher sur ce problème spécifique parce qu’elle a constaté, ces dernières années, que les demandes d’aides à la mobilité qu’elle recevait (bons de carburant, aide pour passer le permis de conduire) étaient en forte hausse. D’où cette enquête menée auprès de 4 355 personnes en Métropole et outre-mer, tant auprès des bénévoles de l’association que des personnes accueillies.
Premier constat : la génération actuelle de précaires est moins mobile que les plus anciennes. Les « actifs précaires » (c’est-à-dire les personnes en situation de pauvreté ayant moins de 60 ans) sont 20 % de moins à avoir le permis de conduire que les précaires retraités. Le prix, aujourd’hui extrêmement élevé (1 600 euros en moyenne) du permis de conduire est ici en cause.
Même en ayant le permis, l’automobile est « un luxe » pour les plus pauvres, souligne l’association : avec un budget voiture moyen, en France, de 295 € par mois (assurance, essence, entretien, stationnement), il est évidemment quasiment impossible d’assumer une voiture lorsque l’on vit avec moins de 1000 euros mensuel.
En ville, il est encore possible de se déplacer à des coûts relativement faibles, grâce aux transports en commun ou au vélo. Mais dans les zones rurales, la situation est bien plus tendue. Hors, depuis des années, toutes les associations constatent que les urbains les plus précaires ont tendance à aller s’installer dans les villages, ou à l’extrême périphérie des villes, où les loyers sont beaucoup moins chers. Sauf qu’une fois sur place, sans voiture, ils se retrouvent dans l’impossibilité de se déplacer et d’avoir accès à un emploi. Le rapport note que dans les « zones isolées », 78 % des actifs non précaires possèdent une voiture, contre 44 % seulement des actifs précaires.
Pour tenter d’améliorer la situation, le Secours catholique préconise d’une part que soit mis en place un « apprentissage de la mobilité » pour les plus pauvres, et surtout que l’État réfléchisse à « un nouveau schéma de la mobilité durable » et que les régions, futurs chefs de file de l’intermodalité, « prennent en compte les besoins de tous et en particulier des plus précaires ».
Accéder à l’enquête.
« Comment avoir une vie sociale quand on n’a ni véhicule ni transports en commun ? », demande en préambule le Secours catholique. Et, davantage encore, comment avoir accès à un emploi ? L’association explique qu’elle a choisi de se pencher sur ce problème spécifique parce qu’elle a constaté, ces dernières années, que les demandes d’aides à la mobilité qu’elle recevait (bons de carburant, aide pour passer le permis de conduire) étaient en forte hausse. D’où cette enquête menée auprès de 4 355 personnes en Métropole et outre-mer, tant auprès des bénévoles de l’association que des personnes accueillies.
Premier constat : la génération actuelle de précaires est moins mobile que les plus anciennes. Les « actifs précaires » (c’est-à-dire les personnes en situation de pauvreté ayant moins de 60 ans) sont 20 % de moins à avoir le permis de conduire que les précaires retraités. Le prix, aujourd’hui extrêmement élevé (1 600 euros en moyenne) du permis de conduire est ici en cause.
Même en ayant le permis, l’automobile est « un luxe » pour les plus pauvres, souligne l’association : avec un budget voiture moyen, en France, de 295 € par mois (assurance, essence, entretien, stationnement), il est évidemment quasiment impossible d’assumer une voiture lorsque l’on vit avec moins de 1000 euros mensuel.
En ville, il est encore possible de se déplacer à des coûts relativement faibles, grâce aux transports en commun ou au vélo. Mais dans les zones rurales, la situation est bien plus tendue. Hors, depuis des années, toutes les associations constatent que les urbains les plus précaires ont tendance à aller s’installer dans les villages, ou à l’extrême périphérie des villes, où les loyers sont beaucoup moins chers. Sauf qu’une fois sur place, sans voiture, ils se retrouvent dans l’impossibilité de se déplacer et d’avoir accès à un emploi. Le rapport note que dans les « zones isolées », 78 % des actifs non précaires possèdent une voiture, contre 44 % seulement des actifs précaires.
Pour tenter d’améliorer la situation, le Secours catholique préconise d’une part que soit mis en place un « apprentissage de la mobilité » pour les plus pauvres, et surtout que l’État réfléchisse à « un nouveau schéma de la mobilité durable » et que les régions, futurs chefs de file de l’intermodalité, « prennent en compte les besoins de tous et en particulier des plus précaires ».
F.L.
Accéder à l’enquête.
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