Édition du mardi 26 avril 2016
Le gouvernement veut doubler la part de l'éolien et tripler la part du solaire en 2023
Ségolène Royal annonçait hier, en lançant la 4e Conférence environnementale, la parution imminente de l’arrêté fixant les objectifs de développement des énergies renouvelables (EnR). C’est chose faite, dès le lendemain. L’arrêté est paru ce matin au Journal officiel, fixant pour 2023 des objectifs plutôt ambitieux.
Le développement des EnR, au niveau national, est planifié à partir de ce l’on appelle la PPI (Programmation pluriannuelle des investissements). Le gouvernement fixe ainsi régulièrement des objectifs à court et moyen terme. Le précédent arrêté PPI date de 2009, et celui qui est paru ce matin le remplace, en donnant, pour chaque type d’énergie (solaire, éolien, biomasse…) un objectif chiffré pour 2018 et pour 2023.
Il est évidemment intéressant, avant de se pencher sur les nouveaux objectifs, de chercher à savoir si ceux fixés en 2009 ont été ou non tenus. La réponse figure dans le dernier et très complet Panorama des énergies renouvelables, publié par RTE, ERDF et le Syndicat des énergies renouvelables (Ser).
Il apparaît que, selon les sources d’EnR, les résultats sont très contrastés. En résumé, la filière solaire est plutôt en avance sur les objectifs, et la filière éolienne plutôt en retard.
Les installations d’énergie solaire ont en effet déjà dépassé aujourd’hui l’objectif fixé non seulement pour 2012, mais même pour 2020 ! La PPI de 2009 prévoyait une puissance totale installée de 1,1 GW (gigawatts ou milliards de watts) fin 2012, et 5,4 GW fin 2020. Fin 2015, on était déjà au-delà de ce dernier chiffre, avec 6,2 GW installés.
Pour l’éolien, c’est l’inverse : les objectifs fixés pour 2012 ne sont toujours pas atteints. La PPI de 2009 prévoyait (pour l’éolien terrestre uniquement) 10,5 GW fin 2012 et 25 GW en 2020. On en est seulement, fin 2015, à 10,3 GW.
Sur les « bioénergies » enfin (biogaz, méthanisation, etc.), la PPI de 2009 ne donnait pas d’objectifs en termes de puissance installée. Notons qu’on est à 1,7 GW aujourd’hui.
Les objectifs fixés par l’arrêté publié ce matin sont bien plus ambitieux : comme l’avait annoncé hier le président de la République à la Conférence environnementale, « pour atteindre à l'horizon 2025 les 50% d'électricité d'origine nucléaire, contre 75% aujourd'hui, (…) cela suppose de faire d'abord monter les renouvelables encore plus rapidement ». Les objectifs fixés pour 2023 supposent au moins un doublement des installations éoliennes terrestres et un triplement du solaire. L’éolien terrestre devrait passer de 10,3 GW aujourd’hui à 15 GW en 2018 et au moins 21,8 GW en 2023 ; le solaire passerait de 6,2 GW aujourd’hui à 10,2 GW en 2018 et 18,2 en 2023.
Autre objectif ambitieux : l’éolien en mer, qui est à zéro aujourd’hui (aucune installation à ce jour) et doit atteindre 550 MW en 2018 et 3 GW en 2023.
Les chiffres sont plus modestes pour les autres EnR : l’hydroélectricité doit rester stable ; l’État espère en 2023 53 MW de production géothermique, 237 MW en méthanisation et 790 MW pour le bois-énergie.
Reste à savoir si ces objectifs seront atteints. Pour l’instant, si l’on en croit les producteurs d’énergies renouvelables, tous les voyants sont au vert : le gouvernement a confirmé le maintien des tarifs d’achats subventionnés, et plusieurs dispositions législatives et réglementaires ont été prises pour faciliter le développement des EnR : notamment la déclaration unique pour les éoliennes, et la levée d’un certain nombre de contraintes techniques. Sur le solaire, le gouvernement a par deux fois relevé en 2015 le tarif de rachat de l’électricité, ce qui ne peut que booster le secteur.
Élément discret mais très important enfin dans cet arrêté : la ministre annonce que fin 2016 seront prises des mesures de soutien à l'autoconsommation et l’autoproduction d’EnR, ce qui veut dire qu’à terme, le gouvernement commence à réfléchir à l’avenir du système d’achat obligé.
Rappelons que les énergies renouvelables, parties de quasiment zéro avant 2000, représentent aujourd’hui 18,7 % de la consommation d’électricité dans le pays.
Accéder au Panorama des énergies renouvelables 2015.
Le développement des EnR, au niveau national, est planifié à partir de ce l’on appelle la PPI (Programmation pluriannuelle des investissements). Le gouvernement fixe ainsi régulièrement des objectifs à court et moyen terme. Le précédent arrêté PPI date de 2009, et celui qui est paru ce matin le remplace, en donnant, pour chaque type d’énergie (solaire, éolien, biomasse…) un objectif chiffré pour 2018 et pour 2023.
Il est évidemment intéressant, avant de se pencher sur les nouveaux objectifs, de chercher à savoir si ceux fixés en 2009 ont été ou non tenus. La réponse figure dans le dernier et très complet Panorama des énergies renouvelables, publié par RTE, ERDF et le Syndicat des énergies renouvelables (Ser).
Il apparaît que, selon les sources d’EnR, les résultats sont très contrastés. En résumé, la filière solaire est plutôt en avance sur les objectifs, et la filière éolienne plutôt en retard.
Les installations d’énergie solaire ont en effet déjà dépassé aujourd’hui l’objectif fixé non seulement pour 2012, mais même pour 2020 ! La PPI de 2009 prévoyait une puissance totale installée de 1,1 GW (gigawatts ou milliards de watts) fin 2012, et 5,4 GW fin 2020. Fin 2015, on était déjà au-delà de ce dernier chiffre, avec 6,2 GW installés.
Pour l’éolien, c’est l’inverse : les objectifs fixés pour 2012 ne sont toujours pas atteints. La PPI de 2009 prévoyait (pour l’éolien terrestre uniquement) 10,5 GW fin 2012 et 25 GW en 2020. On en est seulement, fin 2015, à 10,3 GW.
Sur les « bioénergies » enfin (biogaz, méthanisation, etc.), la PPI de 2009 ne donnait pas d’objectifs en termes de puissance installée. Notons qu’on est à 1,7 GW aujourd’hui.
Les objectifs fixés par l’arrêté publié ce matin sont bien plus ambitieux : comme l’avait annoncé hier le président de la République à la Conférence environnementale, « pour atteindre à l'horizon 2025 les 50% d'électricité d'origine nucléaire, contre 75% aujourd'hui, (…) cela suppose de faire d'abord monter les renouvelables encore plus rapidement ». Les objectifs fixés pour 2023 supposent au moins un doublement des installations éoliennes terrestres et un triplement du solaire. L’éolien terrestre devrait passer de 10,3 GW aujourd’hui à 15 GW en 2018 et au moins 21,8 GW en 2023 ; le solaire passerait de 6,2 GW aujourd’hui à 10,2 GW en 2018 et 18,2 en 2023.
Autre objectif ambitieux : l’éolien en mer, qui est à zéro aujourd’hui (aucune installation à ce jour) et doit atteindre 550 MW en 2018 et 3 GW en 2023.
Les chiffres sont plus modestes pour les autres EnR : l’hydroélectricité doit rester stable ; l’État espère en 2023 53 MW de production géothermique, 237 MW en méthanisation et 790 MW pour le bois-énergie.
Reste à savoir si ces objectifs seront atteints. Pour l’instant, si l’on en croit les producteurs d’énergies renouvelables, tous les voyants sont au vert : le gouvernement a confirmé le maintien des tarifs d’achats subventionnés, et plusieurs dispositions législatives et réglementaires ont été prises pour faciliter le développement des EnR : notamment la déclaration unique pour les éoliennes, et la levée d’un certain nombre de contraintes techniques. Sur le solaire, le gouvernement a par deux fois relevé en 2015 le tarif de rachat de l’électricité, ce qui ne peut que booster le secteur.
Élément discret mais très important enfin dans cet arrêté : la ministre annonce que fin 2016 seront prises des mesures de soutien à l'autoconsommation et l’autoproduction d’EnR, ce qui veut dire qu’à terme, le gouvernement commence à réfléchir à l’avenir du système d’achat obligé.
Rappelons que les énergies renouvelables, parties de quasiment zéro avant 2000, représentent aujourd’hui 18,7 % de la consommation d’électricité dans le pays.
F.L.
Télécharger l’arrêté du 26 avril.Accéder au Panorama des énergies renouvelables 2015.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Artisanat du bâtiment : première hausse de l'activité depuis près de quatre ans
Le marché du logement francilien continue à se tendre, selon l'IAU
Retrouver une édition
Accéder au site