Édition du lundi 11 octobre 2010
Le gel des dotations de l'Etat «implique que ce dernier n'impose plus de normes supplémentaires induisant des dépenses», estime le président de l'AMF
«Dans un contexte financier de plus en plus tendu pour les collectivités locales, toute nouvelle contrainte financière liée à la mise en place de normes est de plus en plus difficilement acceptée», vient dindiquer Jacques Pélissard dans la réponse adressée au Premier ministre qui avait demandé que lAssociation des maires de France lui fasse connaître «les domaines dans lesquels une révision générale des normes devrait être prioritairement engagée».
Après consultation des adhérents de lAMF et audition par le bureau de lassociation du président de la Commission consultative dévaluation des normes (CCEN), Alain Lambert, le président de lAMF a adressé un courrier en date du 6 octobre à François Fillon.
Dans ce courrier, il souligne que «parmi les normes considérées comme les plus exigeantes financièrement, les élus sont nombreux à citer en premier lieu celles relatives à laccessibilité des bâtiments aux personnes en situation de handicap». Aujourdhui, «aucun maire ou président dEPCI ne remet en cause le bien-fondé de cet objectif légitime fixé par la loi du 11 février 2005», mais tous constatent «que pour atteindre lobjectif de laccessibilité de tous les bâtiments existants dici 2015, des travaux lourds et particulièrement coûteux» seront nécessaires, qui pourraient «même apparaître comme difficilement supportables pour le budget de certaines communes» et «qui nécessiteront peut-être, pour être atteint en 2015, que lEtat apporte une aide aux communes qui en auraient besoin».
Les autres domaines où la réglementation apparaît très contraignante pour les élus concernent «les normes de sécurité relatives aux bâtiments», «lenvironnement, lenfance et lurbanisme».
Cependant, souligne le président de lAMF, «là encore, partout où les normes sont prévues pour le bien et la sécurité des personnes, leur légitimité nest pas mise en cause».En revanche, les maires expriment un certain agacement, voire un «mécontentement des maires et présidents dEPCI, tant de grandes villes que de petites communes», en ce qui concerne les «règlements édictés par les fédérations sportives», sujet «sur lequel lAMF est mobilisée depuis 2002». «Les élus sont de plus en plus nombreux à demander que ces dossiers fassent lobjet dune saisine et dun avis de la CCEN» indique le courrier.
Quant à lévolution de ce système normatif, les élus souhaitent notamment «une meilleure adaptation des textes aux situations locales soit lors de la définition des normes, soit lors de leur application en laissant aux élus une certaine souplesse, en fonction de la taille de leur collectivité, de son caractère rural ou urbain ou encore de ses capacités financières» et «un allègement et une simplification des normes et des procédures, afin quelles soient proportionnées aux objectifs à atteindre». De plus, «une plus grande stabilité des textes», «une évaluation plus précise de leur impact financier et un allongement des délais de mise en application» paraissent nécessaires à une majorité délus.
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