Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 14 novembre 2008
Élections

Le droit de vote aux élections locales des étrangers non européens divise l'UMP

Jean Sarkozy, le fils du président de la République, a relancé jeudi le débat sur le droit de vote des étrangers non européens aux élections locales, en se disant partisan d'une telle ouverture. «En réalité, a-t-il expliqué dans l'hebdomadaire "Le Point", cela existe déjà, mais uniquement pour les ressortissants des pays de l'Union européenne. Pourquoi pas les autres?», s'est interrogé le conseiller général UMP des Hauts-de-Seine. Le 24 avril dernier, Nicolas Sarkozy lui-même s'était dit favorable, «à titre intellectuel», au vote des étrangers extracommunautaires installés en France depuis dix ans, «sur la base de la réciprocité». Le chef de l'État avait cependant reconnu qu'il n'y avait «pas de majorité pour faire passer» cette réforme. L'UMP y a toujours été largement défavorable. Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, s'est d'ailleurs dit «très réticent» sur le vote des étrangers non européens. Interrogé jeudi sur i-Télé, le député maire de Meaux a expliqué que le droit de vote doit être «indissolublement lié à la nationalité française». C'est l'analyse la plus répandue dans la majorité. Jean-Luc Warsmann, le président UMP de la commission des lois, estime aussi que le droit de vote «est lié à la question de la citoyenneté et de la nationalité». Le député des Ardennes explique que «la seule exception autorisée concerne les ressortissants européens, qui peuvent voter aux élections municipales et européennes pour construire une citoyenneté européenne». Le député et maire UMP de Draveil, Georges Tron, est sur la même ligne. Il juge qu'en octroyant le droit de vote aux étrangers extracommunautaires, «on rentre dans une logique inégalitaire en donnant des droits à des ressortissants dont les pays ne reconnaissent pas les mêmes droits aux Français». Sauf à conclure des «accords de réciprocité minimum» avec ces pays. Mais au sein même de l'UMP, les opinions évoluent. Ainsi, Benoist Apparu se dit «assez ouvert» au principe du droit de vote des étrangers «dans une approche un peu plus globale». Le député UMP de la Marne considère que l'on peut «dissocier» les notions de citoyenneté et de nationalité, en étant «plus ferme en matière d'intégration, et plus juste sur la question du droit de vote». Lors des débats sur la réforme des institutions, les amendements de gauche sur le droit de vote des étrangers avaient tous été rejetés. (AFP)

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