Édition du jeudi 12 mai 2016
Le chômage, « problème majeur de santé publique », selon le Cese
« Le chômage est désormais un problème majeur de santé publique », alerte un avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui compile les résultats des dernières études sur le sujet. Cet avis, présenté mardi par Jacqueline Farache (groupe CGT), a été examiné et voté à l'unanimité par le Cese. Il dresse un bilan de santé alarmant des demandeurs d'emploi, alors que leur nombre - 5,76 millions selon Pôle emploi - tutoie les sommets.
« 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer... et la mobilisation collective est quasi inexistante », dénoncent les auteurs, citant une étude de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
« Des études internationales (...) font état d'un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme », poursuivent-ils.
Une autre étude récente (Inserm, assurance maladie et assurance vieillesse) met en évidence l'état sanitaire général « dégradé » des demandeurs d'emploi : par exemple, les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un « mauvais état de santé ». Par ailleurs, le chômage « accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire », selon le Cese : « Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5% ». Le taux de chômage a augmenté en France de 47% depuis 2008.
Mais au-delà de ses effets sur la santé, le chômage a aussi un impact social, qui « touche le couple, les enfants et l'avenir même de la cellule familiale », selon le document qui cite une étude de 2004, selon laquelle le chômage des parents diminuerait « de 12 points la probabilité d'obtention du baccalauréat » par les enfants. « Le chômage a également un impact sur la stabilité de la vie familiale, car il augmente les risques de séparation », selon le texte.
Ses auteurs, qui regrettent que les conséquences du chômage soient « largement sous-évaluées », font une série de recommandations, notamment pour améliorer l'image des chômeurs: « inscrire la précarité sociale parmi les critères de discrimination prohibés par la loi », lancer une « campagne d'information et de sensibilisation »...
Le texte du Cese préconise également de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé. Il recommande, en outre, un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un « soutien psychologique », en les orientant vers un « premier bilan médical dès le premier entretien » à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail. (Afp)
Consulter l’avis du Cese.
« 10 000 à 14 000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer... et la mobilisation collective est quasi inexistante », dénoncent les auteurs, citant une étude de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
« Des études internationales (...) font état d'un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme », poursuivent-ils.
Une autre étude récente (Inserm, assurance maladie et assurance vieillesse) met en évidence l'état sanitaire général « dégradé » des demandeurs d'emploi : par exemple, les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un « mauvais état de santé ». Par ailleurs, le chômage « accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire », selon le Cese : « Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5% ». Le taux de chômage a augmenté en France de 47% depuis 2008.
Mais au-delà de ses effets sur la santé, le chômage a aussi un impact social, qui « touche le couple, les enfants et l'avenir même de la cellule familiale », selon le document qui cite une étude de 2004, selon laquelle le chômage des parents diminuerait « de 12 points la probabilité d'obtention du baccalauréat » par les enfants. « Le chômage a également un impact sur la stabilité de la vie familiale, car il augmente les risques de séparation », selon le texte.
Ses auteurs, qui regrettent que les conséquences du chômage soient « largement sous-évaluées », font une série de recommandations, notamment pour améliorer l'image des chômeurs: « inscrire la précarité sociale parmi les critères de discrimination prohibés par la loi », lancer une « campagne d'information et de sensibilisation »...
Le texte du Cese préconise également de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé. Il recommande, en outre, un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un « soutien psychologique », en les orientant vers un « premier bilan médical dès le premier entretien » à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail. (Afp)
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