La ville et la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole partent en guerre contre les crottes de chien

Un chien accroupi, occupé à déféquer sur le trottoir, s'affichera en mars dans le centre de Marseille où la scène est des plus banales, avec un slogan en forme d'avertissement : "Ramassé par son maître = 0 euro. Sur le trottoir = 100 euros". La ville et la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, dirigées par Jean-Claude Gaudin (UMP), ont annoncé qu'à partir du 11 mars une amende de 100 euros serait infligée à toute personne surprise "en flagrant délit de dépôt de détritus sur le sol", "en train de faire faire ses besoins à son animal sur les trottoirs sans ramasser les immondices", "sortant ses ordures en dehors des horaires", etc. "Ce n'est pas Marseille qui est sale, ce sont les Marseillais qui sont sales !", a lancé, péremptoire, l'adjoint au maire Robert Assante en charge, depuis neuf ans, de la propreté de la ville. L'élu lançait la campagne de sensibilisation "Propreté 2004", d'un coût total de 300 000 euros, selon la mairie. Quelque 2 600 affiches et 600 000 "guides de la propreté" ont été imprimés. De son côté, la mairie des 1er et 7e arrondissements va distribuer 20 000 brochures pédagogiques aux écoliers. A charge pour les 18 agents des "brigades de gestion urbaine" récemment créées (des emplois-jeunes pour la plupart) de patrouiller dans le centre-ville, pour "relever les incivilités" et expliquer les "règles de base". "Les ordures ménagères doivent être sorties entre 19h00 et 20h30" : assurément, cette consigne-là est souverainement ignorée par les 800 000 Marseillais, dont certains ont même été vus jetant leurs sacs poubelles par les fenêtres. Les PV seront distribués, "sur le vif", par la police municipale. Quant aux 18 jeunes agents des brigades, ils sont "assermentés pour verbaliser" mais ne sont pas en droit de réclamer leurs papiers aux contrevenants récalcitrants. Selon La Provence, "Robert Assante compte aussi sur la population pour montrer du doigt les concitoyens qui manquent de civisme"... Au moment où Paris renonce aux "motocrottes" - en jugeant leur coût beaucoup trop élevé -, Marseille annonce "la mise en circulation de 16 motos équipées pour ramasser les déjections canines". Dans une ville où le tri sélectif est encore balbutiant et où les poubelles ne sont réapparues sur la Canebière qu'il y a six mois, la mairie annonce l'installation de "400 poubelles aux normes Vigipirate". Il s'agit aussi de "remobiliser" les 2 750 agents de la propreté. L'Hebdo de Marseille commente : "Il aura donc fallu la fabuleuse aventure de la Coupe de l'America - et les mimiques dégoûtées des visiteurs suisses - pour que les élus marseillais prennent la juste mesure du problème de la saleté dans leur ville". s

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2