Édition du jeudi 22 septembre 2005
La situation des immigrés en France a connu une amélioration depuis le début des années 1980, selon l'INSEE
La situation des immigrés en France a connu une amélioration depuis le début des années 1980, notamment en termes d'éducation, et de catégorie d'emploi, mais ils restent deux fois plus vulnérables au chômage et continuent à faire partie des plus défavorisés, selon une étude de lINSEE.
«On voit une tendance à la réduction des écarts entre les immigrés et le reste de la population même si l'image est très contrastée notamment selon la provenance géographique», a indiqué à l'AFP Chloé Tavan, rédactrice en chef de la publication «Les immigrés en France».
Les chiffres montrent ainsi une part stabilisée dans la population globale (7,4% en 1999 soit 4,31 millions de personnes, dont la moitié sont arrivées depuis au moins 25 ans) mais une origine de plus en plus diversifiée avec une montée en puissance du Maghreb et dernièrement de l'Afrique subsaharienne et de l'Asie.
Au niveau de l'éducation, si les immigrés possèdent moins de diplômes que la moyenne, les écarts se réduisent, la part de ceux qui ne disposent au plus que du certificat d'études ayant chuté de moitié entre 1982 et 1999 (de 81 à 42%).
Statisticien au ministère de l'Education nationale, Jean-Paul Caille va à l'encontre de nombre d'idées reçues en affirmant qu'«à caractéristiques sociales ou familiales comparables, les enfants d'immigrés ont des chances d'être lycéen général ou technologique au moins égales» aux autres et «présentent moins de risques de sortie précoce du système scolaire».
Dans le domaine de l'emploi, les évolutions positives sont perceptibles également puisque entre 1992 et 2002, la part des ouvriers a reculé de 13,5 points parmi les immigrés ayant un emploi contre seulement 1,8 point pour les non-immigrés. La progression dans les professions intermédiaires est respectivement de +3,5 points et +1,3 point. La volonté de mobilité sociale est souvent motivée par un rejet marqué de la profession des parents.
Mme Tavan parle également d'un «rééquilibrage au sein même des immigrés, notamment entre hommes et femmes». Contrairement au modèle des années 1960 et 1970 (un homme venant travailler seul pour nourrir sa famille élargie), avec le ralentissement de la croissance, 79% des entrées sont désormais motivées par des raisons familiales et les femmes représentent 50% des immigrés.
Ces femmes restent plus souvent que les autres au foyer mais leur taux d'activité a fortement progressé entre 1992 et 2002: +7,8 points pour les immigrées âgées de 25 à 59 ans et +4,7 points pour les non-immigrées.
La proportion des couples mixtes (un tiers des immigrés vivant en couple) est également selon Mme Tavan, un signe de «réel mélange, loin d'être négligeable» pour l'évolution de la société française.
Point de blocage dans cette évolution positive: le taux de chômage reste deux fois plus élevé (16,4%), même au sein des cadres, pour les immigrés. Il est particulièrement marqué pour les personnes originaires du Maghreb, d'Afrique subsaharienne ou de Turquie (un sur cinq).
Les immigrés sont également plus touchés par le chômage de longue durée (40% contre 33% pour les non-immigrés).
Enfin ils demeurent plus pauvres que le reste de la population: 15% de ménages immigrés vivaient en dessous du seuil de pauvreté (602 euros par mois pour une personne seule) en 2001 contre 6,2% de moyenne nationale.</
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