Édition du mercredi 7 juin 2017
La résilience territoriale, un concept adapté aux crises actuelles
« Résilience et territoires ». Ce thème dans l’air du temps a été choisi par l’AITF (Association des ingénieurs territoriaux de France) et le CNFPT pour les RNIT (Rencontres nationales de l’ingénierie territoriale), qui se sont tenues les 1er et 2 juin au Havre, en partenariat notamment avec l’AMF. Il était logique de faire escale dans cette ville portuaire, détruite à 80% en 1944, et ayant su rebondir avec en point d’orgue son classement, en 2005, au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco pour son centre-ville redessiné par l’architecte Auguste Perret. Autour d’une quinzaine d’ateliers et de deux plénières, avec en invité vedette Boris Cyrulnik, célèbre psychologue et psychanalyste, le concept de résilience a infusé dans l’esprit des 600 congressistes qui n’en étaient pas toujours très coutumiers. En effet, selon une enquête réalisée par Hiceo pour les RNIT, il s’agit d’un concept peu familier pour 71% des ingénieurs territoriaux. Ce qui ne les empêche pas de bien l’appréhender et de reconnaître que les services publics ne se structurent pas assez en ce sens.
Notion issue de la physique puis de la psychologie – Boris Cyrulnik la définit comme un « traumatisme maximum que peut subir un individu avant de se reconstruire » –, la résilience s’applique aussi aux territoires en questionnant l’organisation des services publics et la gouvernance locale. Avec plusieurs significations : l’anticipation, la prévention, la protection, l’adaptation, le rebond, la recomposition… Les mots ne manquent pas tellement les cas de figure sont différents. Exemple : la gestion de crise, suite à une catastrophe naturelle ou industrielle. Le territoire doit pouvoir la gérer mais aussi l’anticiper et la prévenir. Avec une coproduction indispensable entre tous les acteurs, au premier rang desquels la population. « C’est comme un tricot qui noue une laine développementale avec une laine affective et sociale », décrit joliment Boris Cyrulnik. « On a reçu un coup et on se remet à vivre, indique le psychanalyste. Le cerveau connaît un fonctionnement très différent après avoir connu un traumatisme. Cette notion de la résilience se popularise et s’élargit à d’autres secteurs ».
Un simple effet de mode ? « Pas du tout », balaye Sébastien Maire, responsable de la résilience à la Ville de Paris qui est membre du réseau international des 100 villes résilientes. Selon lui, « la montée en puissance de la résilience s’explique par les nombreuses crises actuelles qui génèrent un avenir incertain ». Elle permet de vraies solutions mais à condition de respecter plusieurs principes clefs. « Se construire une armure par les politiques de prévention ne suffit plus car il n’est pas possible de tout prévoir et anticiper », estime Damienne Provitolo, chargée de recherche au CNRS. Et de préciser : « La résilience permet d’être plus flexible et de mieux s’adapter. Il n’existe pas de recette miracle mais un éventail d’actions à mener en parallèle ». Pour cela, il faut un portage politique fort des élus et une réelle transversalité entre les services de la collectivité. « Même s’il faut préserver l’expertise des services techniques, cette transversalité est indispensable. Les expériences réussies d’Agenda 21 constituent des premiers pas intéressants », précise Yona Jebrak, professeure au département d’études urbaines à l’université de Montréal.
Tout ce travail de résilience génère des coûts importants. « Mais il s’agit d’une bonne dépense avec un vrai retour sur investissement par la suite », défend Boris Cyrulnik. Comme quoi, psychologie et rationalité budgétaire peuvent faire bon ménage !
Notion issue de la physique puis de la psychologie – Boris Cyrulnik la définit comme un « traumatisme maximum que peut subir un individu avant de se reconstruire » –, la résilience s’applique aussi aux territoires en questionnant l’organisation des services publics et la gouvernance locale. Avec plusieurs significations : l’anticipation, la prévention, la protection, l’adaptation, le rebond, la recomposition… Les mots ne manquent pas tellement les cas de figure sont différents. Exemple : la gestion de crise, suite à une catastrophe naturelle ou industrielle. Le territoire doit pouvoir la gérer mais aussi l’anticiper et la prévenir. Avec une coproduction indispensable entre tous les acteurs, au premier rang desquels la population. « C’est comme un tricot qui noue une laine développementale avec une laine affective et sociale », décrit joliment Boris Cyrulnik. « On a reçu un coup et on se remet à vivre, indique le psychanalyste. Le cerveau connaît un fonctionnement très différent après avoir connu un traumatisme. Cette notion de la résilience se popularise et s’élargit à d’autres secteurs ».
Un simple effet de mode ? « Pas du tout », balaye Sébastien Maire, responsable de la résilience à la Ville de Paris qui est membre du réseau international des 100 villes résilientes. Selon lui, « la montée en puissance de la résilience s’explique par les nombreuses crises actuelles qui génèrent un avenir incertain ». Elle permet de vraies solutions mais à condition de respecter plusieurs principes clefs. « Se construire une armure par les politiques de prévention ne suffit plus car il n’est pas possible de tout prévoir et anticiper », estime Damienne Provitolo, chargée de recherche au CNRS. Et de préciser : « La résilience permet d’être plus flexible et de mieux s’adapter. Il n’existe pas de recette miracle mais un éventail d’actions à mener en parallèle ». Pour cela, il faut un portage politique fort des élus et une réelle transversalité entre les services de la collectivité. « Même s’il faut préserver l’expertise des services techniques, cette transversalité est indispensable. Les expériences réussies d’Agenda 21 constituent des premiers pas intéressants », précise Yona Jebrak, professeure au département d’études urbaines à l’université de Montréal.
Tout ce travail de résilience génère des coûts importants. « Mais il s’agit d’une bonne dépense avec un vrai retour sur investissement par la suite », défend Boris Cyrulnik. Comme quoi, psychologie et rationalité budgétaire peuvent faire bon ménage !
Philippe Pottiée-Sperry
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