La « garantie jeune » s'appuiera sur les territoires
Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle, et Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS, ont remis hier au Premier ministre leur rapport sur le mode d’emploi du dispositif « Garantie jeune ». La mission de définir les modalités et les conditions d’accès à ce dispositif leur avait été confiée le 6 février dernier par Jean-Marc Ayrault.
La Garantie jeune est un dispositif dont le principe a été décidé lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions du 21 janvier dernier. Constatant que le chômage des jeunes reste supérieur à 20%, le gouvernement a décidé de mettre en place un dispositif « d’accompagnement intensif » de 100 000 jeunes par an, cumulant cette dynamique d’accompagnement avec l’octroi d’un soutien financier équivalent au RSA. Une des particularités de ce dispositif est qu’il s’appuiera sur une logique territoriale.
La mission Wargon-Gurgand a défini le « cœur de cible » du dispositif comme étant les jeunes de 18 à 25 ans que l’on appelle aujourd’hui « NEET » (acronyme anglais que l’on traduit par « ni en emploi, ni en éducation, ni en formation » ). L’entrée dans le dispositif sera décidée par des « commissions locales multi-acteurs », présidées par le préfet, sous pilotage des Dirrecte et des conseils généraux. Chaque commission locale devra obligatoirement comprendre le président de la mission locale (maire ou président d’EPCI).
La Garantie jeune, souligne le rapport, devra de façon « indispensable » s’inscrire « dans un projet de territoire structuré », comprenant un « partenariat de territoire » impliquant l’État et les collectivités locales, et un « partenariat local » autour de la mission locale. Le dispositif s’articulera autour d’une « engagement réciproque » : le jeune chômeur devra « prendre des engagements au cours de son parcours, et les tenir » ; la mission locale « devra organiser un accompagnement continu, sans rupture (…) dans le cadre d’un processus de médiation active », en étroite collaboration avec les entreprises locales dont elle devra connaître finement les besoins.
Dix territoires pilotes vont être rapidement définis par le biais d’un Appel à manifestation d’intérêt (AMI). Ces AMI seront transmis aux départements (préfecture et conseil général), mais les territoires éligibles pourront tout à fait être à l’échelle « infra-départementale ». Une fois identifiés, les territoires pilotes feront l’objet d’un plan de formation pour « acquérir les compétences nécessaires ». Si le calendrier fixé par le Premier ministre est tenu (il a déjà plus d’un mois de retard), la Garantie jeune entrera en vigueur sur les territoires dès le mois de septembre. L’objectif est de faire entrer 10 000 jeunes dans le dispositif dès la première année. Par suite, si la Garantie jeune fait ses preuves, elle pourrait avoir vocation à « devenir à terme la modalité d’accompagnement de droit commun des jeunes en difficulté ».
Télécharger la synthèse du rapport Wargon-Gurgand.
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