Édition du jeudi 1er septembre 2005
La Fondation Scelles souhaite mobiliser les maires face aux ravages de la prostitution
Après les deuxièmes rencontres sur les politiques urbaines face à la prostitution, organisées à Nantes en juin 2005 par les maires de grandes villes de France, la Fondation Scelles (1) souhaite « accélérer la prise de conscience du rôle moteur de la demande du client » dans le développement du « système prostitutionnel, avec son cortège de violences, de barbaries et de pressions insupportables ».
Dans un communiqué, elle rappelle que les maires ont eux aussi un rôle majeur à jouer. La Fondation Scelles a décidé de diffuser la première déclaration de sensibilisation des clients de personnes prostituées. Ce texte, intitulé « Et si on parlait prostitution
», proposé par la Fondation Scelles dans le cadre de son « Projet Client », vise à sensibiliser les clients de prostituées par l'intermédiaire des collectivités locales.
La Fondation propose aux maires de diffuser ce texte (voir ci-dessous), selon le mode quils souhaiteront (bulletins municipaux, sites Internet, affichage, etc.).
« ET SI ON PARLAIT PROSTITUTION
« Et si on parlait prostitution sérieusement, sans idées toutes faites, au-delà des clichés faciles, si on en parlait pour ce qu'elle est en réalité, un drame de société qui a pris une ampleur sans précédent et touche trop souvent les jeunes ?
Savez-vous que les personnes prostituées, dans la plupart des cas, sont vendues telles des esclaves de réseau en réseau, de pays en pays ? Pour les obliger à se prostituer, il y a eu souvent enlèvement, viol, torture, menaces sur leurs familles. Pour fuir les polices ou profiter d'opportunités de gain, les réseaux les déplacent d'un trottoir à un autre, les mettent dans un salon de massage, dans un studio ou les proposent sur les écrans d'Internet.
La traite des êtres humains en vue de prostitution est devenue une véritable mafia commerciale gérée par des réseaux internationaux. Elle est liée à la drogue (chiffre d'affaires équivalent), aux armes, elle est au cur d'une activité qu'il faut bien qualifier de criminelle.
La traite des êtres humains en vue de prostitution détruit psychologiquement et physiquement. Tôt ou tard, les personnes prostituées éprouvent toutes le besoin d'en sortir.
La réouverture des maisons closes n'est bien sûr pas une solution. L'expérience de certains pays européens montre que cette formule provoque un accroissement de la prostitution, et, surtout de la prostitution clandestine. Il s'agit en fait d'un proxénétisme organisé et légalisé. Les prostituées ne sont pas libres de refuser un " client ", elles reversent la majeure partie de l'argent gagné pour couvrir les frais qui leur sont impitoyablement débités. Quant au suivi sanitaire, il n'est pas mieux assuré, au contraire, de nombreuses études le prouvent.
Nous réaffirmons que le corps humain dans toute sa dimension n'est pas une marchandise. On ne peut accepter un système qui renie à ce point l'égalité entre les êtres. Une société démocratique doit s'opposer à la prostitution organisée qui confisque la liberté et la dignité des personnes prostituées.
La prostitution n'est pas une fatalité.
Les municipalités signataires s'engagent à poursuivre et à multiplier leurs actions.
Nous-mêmes, n'oublions pas notre propre responsabilité, celle de ne plus porter un regard indifférent ou complaisant sur ce drame. Respectons l'esprit des textes ratifiés par la France. Faisons de ce combat une cause nationale. En ce début de 21ème siècle, nous déclarons qu'il en va de l'avenir que nous voulons pour notre société et notre démocratie. »
(1) Fondée par Jean et Jeanne Scelles et reconnue d'utilité publique en 1994, la Fondation a pour vocation de défendre la dignité de la personne humaine contre lexploitation sexuelle des adultes et des enfants sous toutes ses formes, traite des êtres humains, prostitution, tourisme sexuel, pornographie enfantine. Elle est présidée par Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen.c=http:
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