Édition du lundi 24 septembre 2007
La dépense nette d'action sociale départementale a progressé de près de 7% entre 2005 et 2006, selon l'ODAS
Selon lObservatoire décentralisé de laction sociale (ODAS), la dépense nette daction sociale départementale a progressé entre 2005 et 2006 de près de 7%. Selon lODAS, «cette évolution renforce les inquiétudes déjà exprimées lan passé sur les capacités dintervention des départements pour résoudre les multiples défis dune précarité qui sétend.»
Pour 2006, la dépense nette daction sociale en France métropolitaine sélève à 18,5 milliards, correspondant à près de 1,2 milliards supplémentaires par rapport à 2005, soit 6,8% daugmentation. Avant affectation des diverses recettes versées au budget général des départements par lEtat taxe sur la produits pétroliers (TIPP), fonds de mobilisation départementale pour linsertion (FMDI) et la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) -, la dépense atteint près de 25 milliards deuros, soit une hausse de 7,3% par rapport à lannée précédente.
Le rythme dévolution des dépenses daction sociale se maintient donc à un niveau élevé, supérieur à linflation constatée pour la même année. Mais, indique lODAS, les inquiétudes résultent aussi des constats que livre une analyse plus fine de la dépense. Tout dabord, lensemble des grands domaines dintervention des départements est concerné par ces évolutions, même si, comme lan passé, les hausses les plus importantes sont enregistrées au titre de lAPA et du RMI. Ainsi sur le 1,2 milliard deuros supplémentaires, 400 millions sont liés au soutien aux personnes âgées dont 360 au titre de lAPA, 330 millions correspondent au RMI (ces deux politiques concernent principalement les départements les plus exposés au regard de leur situation socio-économique) et, enfin, 290 millions correspondent à la protection de lenfance.
Ensuite, le poids des allocations, versées à partir de critères établis au niveau national, est confirmé: les allocations représentent en effet environ 40% des dépenses à la charge des départements avant abondements, et 20% après abondements, alors quen 2000, les allocations (ACTP et PSD) atteignaient à peine 12% de la dépense totale. Les départements sont donc de plus en plus dépendants de décisions prises par des tiers.
En revanche, si lévolution des allocations seffectue avant abondements au même rythme que les autres dépenses (un peu plus de 7%), elle retombe à 4,5% après abondements (mais il est vrai que ce constat conjoncturel sexplique par un apport de la CNSA supérieur à la montée en charge effective de la prestation de compensation du handicap).
Enfin, les budgets départementaux continuent à dépendre à hauteur de 25% des recettes affectées par lEtat et la CNSA: 6,5 milliards deuros dabondement sur 25 milliards de dépenses nettes. Cette dépendance est dautant plus problématique sagissant du FMDI, que dune part subsiste le décalage temporel constaté dans les versements (qui pèse sur la trésorerie des départements), et que dautre part, des incertitudes persistent quant à son avenir à partir de 2008.
Dune manière générale, la répartition en grandes masses de la dépense nette daction sociale reste stable: laide à lenfance reste le poste principal de dépenses correspondant à 29% du total (et 10 % du nombre de bénéficiaires); laide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et les autres charges représentent chacune environ 20% de la dépense, tandis que le RMI (allocations plus insertion) atteint à peine 7% après abondements (pour plus de 41% des bénéficiaires de laide sociale départementale).
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