Édition du jeudi 15 octobre 2009
La commission des lois de l'Assemblée nationale demande un moratoire des normes pendant cinq ans
Après la commission des affaires culturelles et de léducation, la commission des lois de lAssemblée nationale a présenté les conclusions de ses travaux sur loptimisation de la dépense publique (1). Cette démarche répond à linvitation du président de lAssemblée nationale Bernard Accoyer qui a demandé, le 1er juillet 2009, à lensemble des présidents des commissions, office et délégation de lAssemblée, «dengager une réflexion sur loptimisation des dépenses publiques et la suppression des structures publiques inutiles et sur la définition des priorités nationales qui pourraient être financées par lemprunt annoncé par le président de la République le 23 juin devant le Congrès».
Parmi les 50 propositions retenues par la commission - après rejet de celle proposant de mettre en place vingt préfets bi-départementaux avant le 31 décembre 2010 -, un grand nombre concernent les collectivités locales.
Concernant les normes, il est suggéré den limiter le flux «par un moratoire de cinq ans sur toute nouvelle norme induisant des coûts pour les collectivités territoriales si ces coûts ne sont pas compensés». Et dassouplir avant le 31 décembre 2010, 1.000 normes, «dont il aura été démontré que les coûts quelles induisent sont supérieurs aux gains espérés en termes dutilité et de sécurités collectives».
Sont principalement visées par cette recommandation, les normes des installations sportives imposées aux collectivités territoriales.
Le rapport, présenté par Jean-Luc Warsmann, président de la commission des lois, recommande aussi de légiférer afin de mutualiser les structures administratives communales et intercommunales. Il sagit de donner compétence obligatoire aux établissements publics de coopération intercommunale pour mutualiser les structures administratives communales et intercommunales. Lexercice de cette compétence obligatoire des EPCI se fera sur la base dun vote à la majorité simple des assemblées intercommunales.
Il est aussi proposé didentifier précisément dans les budgets des collectivités territoriales les dépenses de communication et de les taxer, au profit de la CADES. On relève aussi comme mesure permettant de réaliser des économies, lencadrement des subventions aux associations, «en interdisant à toute collectivité locale daccorder à une association une subvention de plus de 200 euros, pour financer des dépenses de fonctionnement, lorsque cette association dispose dune épargne bancaire supérieure à une année de budget de fonctionnement».
Par contre, une mesure préconisée pourrait accroître les charges de certaines communes. Il sagit, afin de «favoriser des modes de garde du jeune enfant plus économes» et de «faciliter la garde des enfants par leurs grands-parents en affirmant le droit à linscription du ou des enfant(s) dans létablissement scolaire du ressort dans lequel se trouve le domicile des grands parents». Cette mesure conduirait à demander à la commune de résidence des parents de rembourser les charges scolaires à la commune daccueil.
En conclusion, la mission dinformation souhaite la tenue «avant la fin du premier semestre 2010, (d')un sommet national de la dette publique». Ce sommet réunirait «lensemble des partis politiques représentés par un parlementaire national ou européen ainsi que lensemble des forces syndicales et organisations représentatives du monde de lentreprise. Lobjectif de ce sommet est de parvenir à la définition, de manière consensuelle, dun agenda partagé de retour à léquilibre des comptes publics, à charge pour chaque force politique de proposer aux Français les moyens quelle choisira pour respecter cet objectif commun».
(1) Rapport dinformation déposé en conclusion des travaux dune mission dinformation sur loptimisation de la dépense publique. Voir lien ci-dessous.
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