Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 17 décembre 2015
Finances locales

La baisse de l'investissement public local se confirme, selon l'étude de la Banque postale et de l'AMF

Investissement en baisse, épargne brute en repli… Voilà le bilan des finances du bloc communal publié dans l’étude Territoires et finances réalisée par La Banque postale et l’AMF et rendue publique hier.
Le bilan des finances du bloc communal pour 2015 met ainsi en évidence la baisse continue de l'investissement. Si, lors des deux mandats précédents, les communes et les groupements à fiscalité propre ont connu des dépenses d’investissement particulièrement élevées, le mandat qui s’est ouvert en 2014 marque la fin d’un cycle. En deux ans, ces dernières ont subi une baisse de 19 %. Près de 21 % par rapport à 2013 pour les seuls investissements communaux qui perdraient ainsi 5,3 milliards d’euros. « Le repli très marqué des investissements en 2014 et 2015, au-delà de l’effet cycle électoral, s’explique par l’érosion de l’autofinancement en lien avec la baisse des dotations », explique l’étude. De la même manière, les investissements intercommunaux subiraient une contraction de près de 14 % sur la seule année 2014. « Ils suivent pour la première fois de façon nette le cycle communal d’investissement », observent La Banque postale et l’AMF. « Ce repli était attendu mais son ampleur fait date », juge l’étude.
L’épargne brute diminue. Elle est en repli de 4,4 % dans les communes, en 2015, et de 3,8 % dans les intercommunalités. Elle baisse d'un cinquième de son montant dans les communes depuis 2011. Parallèlement, les dépenses de fonctionnement, pourtant en nette décélération, progresseraient de 1,6 %. Les frais de personnel restant le poste de dépense le plus important. Dans ce contexte, l’encours de la dette du bloc communal progresserait de 1 %.
Les projections financières révèlent, de leur côté, que l’investissement du bloc local pourrait chuter jusqu’à ce que la baisse des dotations se stabilise, selon les projections du scénario dit « central »  de l’étude. L'investissement baisserait aussi de 30% jusqu'en 2017 et ne retrouverait une « légère croissance »  qu'à partir de 2018. L’ampleur de ce repli s’expliquerait par une diminution d’un tiers de l’épargne brute (recettes moins dépenses de fonctionnement) entre la fin et le début du mandat actuel et des deux tiers de l’épargne nette (épargne brute moins remboursement de la dette), celle-ci passant de 9,4 milliards en 2013 à 3,4 milliards d’euros en 2019. Ainsi, elle ne financerait plus que 13 % des investissements. « Dans ce contexte, précise l’étude, le nombre de collectivités en situation financière tendue augmenterait sensiblement, ce qui oblige à imaginer des scénarios alternatifs : utilisation plus marquée du levier fiscal, mesures d’économies supplémentaires sur les dépenses de fonctionnement et d’investissement ».
Un supplément numérique complète Territoires et Finances par une analyse plus fine des communes en fonction de leur taille démographique. Ce supplément est disponible sur les sites Internet de l’AMF et de La Banque Postale. Ce supplément est ainsi composé de fiches répertoriant les différents ratios budgétaires des communes par strates. Une édition spécifique aux ratios budgétaires par différentes catégories d’intercommunalités est prévu pour début 2016.
A.W.

Télécharger l'étude.

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