Édition du mardi 24 février 2009
L'Union des chefs d'entreprises guadeloupéens (UCEG), proche des grévistes, propose de faire participer les collectivités locales à hauteur de 50% pour augmenter immédiatement les salaires de 100 euros
Une nouvelle journée de négociations s'est achevée lundi en Guadeloupe entre le patronat, l'Etat et le mouvement Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), dans un climat tendu, le collectif intersyndical mettant en garde contre une aggravation de la crise.
Au centre des discussions, qui devaient reprendre ce mardi à 11h00 (16h00, heure de Paris): une proposition de l'Union des chefs d'entreprises guadeloupéens (UCEG), une organisation patronale proche du LKP, pour augmenter les bas salaires de 200 euros, sa revendication principale.
L'UCEG propose d'augmenter immédiatement les salaires de 100 euros, moitié à la charge des entreprises, moitié à celle des deux grandes collectivités locales de lîle (conseil régional et conseil général).
Les 100 euros manquants proviendraient de la suppression durant trois ans de de la CSG et de la CRDS qui financent la sécurité sociale, le temps que le patronat puisse en assumer le coût.
Selon le LKP, plusieurs organisations patronales «représentant 42.000 salariés sur les 45.000 concernés par le dispositif», auraient donné leur accord à cette proposition de l'UCEG.
De son côté, Willy Angèle du MEDEF Guadeloupe ne l'a pas validé.
Pour sa part, le préfet de Guadeloupe Nicolas Desforges a affirmé que cette proposition «excède très largement le cadre fixé par l'Etat». «Il n'appartient pas à l'Etat de compenser les augmentations de salaires accordées par les entreprises», a-t-il martelé.
Elie Domota a alors haussé le ton estimant qu'«une fois de plus» l'Etat «se débine». «Si nous n'avons pas de réponse, les choses ne pourront que s'envenimer», a ajouté le leader du LKP qui mène la grève depuis plus d'un mois, refusant cependant de se prononcer sur un éventuel retour des barrages routiers.
Plusieurs centaines de militants accompagnaient les six délégués et les experts du LKP à leur arrivée à la capitainerie où se déroulent les négociations. Olivier Besancenot (NPA) s'était joint à la marche.
Les observateurs estiment que les barrages pourraient rapidement réapparaître en cas de rupture des négociations.
«Si jamais l'Etat ne prend pas ses responsabilités», Rosan Mounien, autre dirigeant du LKP a appelé «à un renforcement, une amplification du mouvement», affirmant que «la parole sera donnée au peuple».
(Avec AFP)
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