Édition du vendredi 21 juillet 2006
L'incinérateur en projet à Fos-sur-mer contesté par le lys maritime, espèce de fleur protégée
Une espèce protégée de fleurs, le «lys maritime», pousse sur le terrain où doit débuter la construction de l'incinérateur de la communauté urbaine de Marseille à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), dans les prochains jours, a annoncé jeudi une association militant contre ce projet.
Un huissier mandaté par le Fonds mondial pour la nature (WWF) a relevé jeudi la présence d'une cinquantaine de pieds de ces lys à proximité immédiate de la clôture du site, a constaté une correspondante de l'AFP.
Cette espèce fait l'objet d'un arrêté ministériel de mai 1994 (ministères de l'Agriculture et de l'Environnement) interdisant sa «destruction», sa «coupe» ou toute «mutilation» ou «arrachage».
«L'étude d'impact sur l'incinérateur a certes signalé la présence de cette espèce, mais n'a pas mentionné le fait qu'elle était totalement protégée», observe Gérard Casanova, président du collectif anti-incinération de Port-Saint-Louis, commune jouxtant Fos-sur-Mer.
«Nous avons malheureusement peu d'espoir que cette découverte fasse capoter le projet, vu les forces en présence, l'engagement du préfet et celui du président de la communauté urbaine Jean-Claude Gaudin. Je souhaite cependant que le droit français y trouve son compte, qu'il ne serve pas qu'à décorer», poursuit M. Casanova, qui espère «forcément» que le projet sera «retardé».
Un éventuel recours en justice est examiné par le WWF, a-t-il précisé.
«Nous avons saisi de suite notre expert botaniste. Conformément à la loi, toutes dispositions seront prises en matière de protection des espèces», a réagi la société EveRé, membre du groupement Urbaser Valorga, choisi pour réaliser cet équipement ayant suscité une cascade de procédures judiciaires.
Les travaux de construction vont démarrer en août, avait annoncé fin juin Urbaser Valorga. Les travaux de terrassement sont déjà en cours.
L'incinérateur est destiné à traiter 410.000 des 600.000 tonnes d'ordures ménagères de la communauté urbaine de Marseille, 100.000 tonnes par méthanisation, 300.000 par incinération. Un peu moins de 10% des déchets dits «ultimes» seront stockés dans le centre d'enfouissement de Bellegarde (Gard). L'incinérateur doit remplacer l'immense décharge à ciel ouvert d'Entressens, près de Marseile.
Ni la préfecture de région ni la communauté urbaine de Marseille n'ont souhaité apporté de commentaire.
Le 15 janvier dernier, les électeurs de trois communes de l'agglomération de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) avaient voté massivement (97,80%) contre l'implantation sur leur territoire d'un incinérateur destiné à traiter les déchets de Marseille, selon des résultats officiels dun référendum.
La construction de l'incinérateur avait franchi une nouvelle étape avec la signature, la semaine précédente, de l'autorisation d'exploiter par le préfet.
Les 44.000 électeurs de Fos-sur-Mer, Istres et Port-Saint-Louis-du-Rhône étaient appelés à donner leur avis sur l'implantation de cet incinérateur, voulue par la communauté urbaine de Marseille, lors d'un référendum purement consultatif.
22.770 d'entre eux se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 52,45%.
A Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, la participation a dépassé les 60%.</s
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