Maire-info
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Édition du jeudi 19 décembre 2013
Ville

L'illettrisme quatre fois plus fort chez les jeunes des zones urbaines sensibles

Le taux d’illettrisme est quatre fois plus élevé chez les jeunes âgés de 18 à 29 ans résidant dans les zones urbaines sensibles (12 %) que pour ceux habitant le reste du territoire (3 %), selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire nationale des zones urbaines (Onzus).
Même si ces statistiques ne concernent que les jeunes qui ont été scolarisés en France, le rapport explique ce décalage en partie par « une qualification relativement faible des parents, à une absence de pratique de la lecture dans le contexte familial ou encore à la présence d’une langue étrangère parlée à la maison ». La proportion de jeunes dont les parents sont immigrés et parlent peu ou mal le français est en effet plus forte dans les Zus qu’ailleurs.
Par ailleurs, 27 % des adultes de 18 à 65 ans éprouvent des difficultés importantes face à l’écrit.
Le rapport de l’Onzus, qui est le dernier puisque l’observatoire disparaîtra l’an prochain avec les Zus elles-mêmes, remplacées par la nouvelle géographie prioritaire des contrats de ville (lire Maire info du 25 novembre), montre également, comme les années précédentes, la poursuite du décrochage économique des quartiers en Zus.
« Les quartiers sont plus durement frappés par la crise, le plus inquiétant étant que l’écart se creuse avec les autres territoires environnants », a déclaré hier François Lamy, lors de la remise du rapport.
Alors que le taux de chômage des actifs de 15 à 64 ans reste plus ou moins stable depuis quatre ans sur le reste du territoire, autour de 10 %, il continue à grimper dans les Zus, passant de 18,5 % en 2009 à 24,2 % en 2012. En outre, le revenu fiscal moyen stagne depuis 2008, alors qu’il a augmenté dans le reste de la France.
Le ministre a également justifié le choix du critère unique de pauvreté pour la définition des nouveaux quartiers prioritaires, affirmant qu’il était pertinent puisque couvrant environ 85 % des Zus actuelles, et que de toute façon les politiques appliquées et les moyens affectés aux différents quartiers seraient « différents, car pas une Zus ne ressemble à une autre ». François Lamy a enfin annoncé qu’il allait travailler avec le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, à « une convergence des deux géographies prioritaires »  (avec les ZEP).
« La réforme de la carte scolaire serait certainement un facteur permettant de favoriser le retour de la mixité sociale dans certains établissements », a-t-il ajouté.
Autre constatation intéressante : la population des Zus a baissé de 70 000 personnes entre 2008 et 2010 – ce qui relativise la portée des évolutions constatées : « quand on va mieux dans un quartier, on en sort », a conclu le ministre.
Les premiers résultats de l’enquête « cohorte », qui suit un panel de plusieurs milliers de familles depuis trois ans, pourront justement donner dès l’an prochain des premiers éléments sur les mouvements de population dans les quartiers populaires. Ils seront publiés par le futur Observatoire national de la politique de la Ville, appelé à remplacer l’Onzus.

E.G.E.

Télécharger le rapport 2013 de l’Onzus.

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