Édition du lundi 20 octobre 2014
L'explosion de la demande sociale modifie le travail des agents des CCAS
Une étude commandée par l’Union nationale des CCAS, et réalisée par les élèves de l’Institut national des études territoriales, a été rendue publique mi-octobre. Cette étude porte sur le personnel des CCAS et sur les évolutions de ses métiers. Pour la réaliser, ses auteurs ont interrogé les agents d’un panel de 15 CCAS représentatifs – depuis celui de la commune de Bazas, 4 000 habitants dans l’Hérault, jusqu’à celui de Grenoble.
L’étude présente d’abord un certain nombre de statistiques sur les CCAS et leurs 122 823 agents. 81 % des CCAS agissent dans le domaine de la lutte contre les exclusions, et un peu plus de la moitié dans le champ de l’aide à domicile ; moins de 5 % d’entre eux en revanche agissent dans le champ du handicap. La très grande majorité des agents sont de catégorie C (100 000 sur 122 823), et sont des femmes (88 % de l’effectif total des CCAS).
Concernant les conditions de travail et les missions des CCAS, l’étude révèle que les agents partagent unanimement l’impression de faire face à « une nouvelle donne sociale ». L’explosion de la précarité et du nombre de personnes âgées dépendantes modifie en profondeur le travail des agents, qui se trouvent confrontés non seulement à une charge de travail accrue, mais à un sentiment démoralisant d’impuissance, d’être « une goutte d’eau dans la mer » ou « une attelle sur une jambe de bois ». Les conséquences psychiques et physiques de cette situation sont jugées préoccupantes, avec une forte augmentation chez les agents de l’absentéisme, des troubles musculo-squelettiques et autres troubles psychosociaux.
Les agents sont, de plus, confrontés à d’autres difficultés : « renforcement des tâches administratives lié à la complexification de l’environnement normatif » ; et, bien sûr, « contraintes financières accrues », du fait de la baisse des moyens dont disposent les collectivités.
L’étude relève en outre que « pour répondre à la diversification des publics et à la massification des problèmes sociaux, la professionnalisation des métiers et le renforcement de leur polyvalence sont devenus incontournables ».
Parmi les solutions suggérées pour faire face à ces difficultés, on ne s’étonnera pas de trouver la mutualisation : la transformation toujours possible des CCAS en CIAS (centres intercommunaux d’action sociale) permet « la mise en place de services au plus près des besoins des habitants à l’échelle d’un bassin de vie », soutient l'étude.
Elle conclut sur l’idée que, si les agents restent particulièrement « passionnés et motivés » par leur métier, « on ne peut manquer de constater une certaine forme d’épuisement face aux difficultés croissantes et à l’équation impossible entre une demande sociale en hausse et des contraintes budgétaires toujours plus fortes ».
Télécharger l’étude Uncaas/Ined.
L’étude présente d’abord un certain nombre de statistiques sur les CCAS et leurs 122 823 agents. 81 % des CCAS agissent dans le domaine de la lutte contre les exclusions, et un peu plus de la moitié dans le champ de l’aide à domicile ; moins de 5 % d’entre eux en revanche agissent dans le champ du handicap. La très grande majorité des agents sont de catégorie C (100 000 sur 122 823), et sont des femmes (88 % de l’effectif total des CCAS).
Concernant les conditions de travail et les missions des CCAS, l’étude révèle que les agents partagent unanimement l’impression de faire face à « une nouvelle donne sociale ». L’explosion de la précarité et du nombre de personnes âgées dépendantes modifie en profondeur le travail des agents, qui se trouvent confrontés non seulement à une charge de travail accrue, mais à un sentiment démoralisant d’impuissance, d’être « une goutte d’eau dans la mer » ou « une attelle sur une jambe de bois ». Les conséquences psychiques et physiques de cette situation sont jugées préoccupantes, avec une forte augmentation chez les agents de l’absentéisme, des troubles musculo-squelettiques et autres troubles psychosociaux.
Les agents sont, de plus, confrontés à d’autres difficultés : « renforcement des tâches administratives lié à la complexification de l’environnement normatif » ; et, bien sûr, « contraintes financières accrues », du fait de la baisse des moyens dont disposent les collectivités.
L’étude relève en outre que « pour répondre à la diversification des publics et à la massification des problèmes sociaux, la professionnalisation des métiers et le renforcement de leur polyvalence sont devenus incontournables ».
Parmi les solutions suggérées pour faire face à ces difficultés, on ne s’étonnera pas de trouver la mutualisation : la transformation toujours possible des CCAS en CIAS (centres intercommunaux d’action sociale) permet « la mise en place de services au plus près des besoins des habitants à l’échelle d’un bassin de vie », soutient l'étude.
Elle conclut sur l’idée que, si les agents restent particulièrement « passionnés et motivés » par leur métier, « on ne peut manquer de constater une certaine forme d’épuisement face aux difficultés croissantes et à l’équation impossible entre une demande sociale en hausse et des contraintes budgétaires toujours plus fortes ».
Télécharger l’étude Uncaas/Ined.
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