Édition du mercredi 10 juillet 2002
L'Autorité de régulation des télécommunications (ART) propose de permettre aux collectivités d'exercer une activité d'opérateur de télécommunications
LAutorité de régulation des télécommunications (ART) a proposé, hier, une réforme radicale du statut des collectivités territoriales auquel lactivité dopérateur de télécommunication est aujourd'hui interdite.
Actuellement, larticle L. 1511-6 du Code général des collectivités territoriales reconnaît la légitimité des interventions des collectivités à des fins daménagement du territoire, dans le respect des principes de la concurrence. Les débats qui ont entouré la rédaction dune circulaire dapplication ont toutefois mis en lumière les difficultés de mise en uvre du dispositif, notamment lorsquil sagit détablir une frontière entre réseaux de télécommunications et infrastructures passives. « De toute évidence, écrit lART dans son rapport, et pour permettre aux collectivités dapporter une contribution significative au développement des technologies de linformation et de la communication, il est indispensable de sortir de ce débat qui se heurte à des difficultés techniques insurmontables ».
LART propose donc détablir un cadre adapté aux différentes formes que pourrait prendre lintervention des collectivités territoriales. Elle suggère donc une refonte du cadre établi par larticle L. 1511-6 du Code général des collectivités territoriales, sur la base dune distinction plus nette entre le rôle quelles peuvent jouer auprès des opérateurs pour favoriser financièrement leur installation sur leur territoire et leur rôle éventuel en matière détablissement, voire dexploitation, de réseaux de télécommunications, étant entendu quelles ne pourraient cumuler ces deux types dintervention sur une même zone géographique.
Un cadre juridique clair pourrait être établi afin de déterminer les conditions dans lesquelles les collectivités peuvent apporter une contribution au déploiement des opérateurs sur leur territoire, par voie de subvention. « Afin de respecter les principes de la concurrence, établis au niveau européen, il sera vraisemblablement nécessaire de définir les zones sur lesquelles cette intervention se justifie. »
Dans une seconde hypothèse, il sagirait de revenir sur linterdiction faite aux collectivités dexercer lactivité dopérateur. Selon lART, une telle évolution peut se justifier par les exigences daménagement du territoire au regard de la réalité du marché. Il apparaît aujourdhui clairement que, même avec une aide des collectivités territoriales, certaines zones du territoire ne pourront être desservies par les opérateurs dans des conditions de rentabilité suffisante. Il pourrait donc être envisagé dautoriser les collectivités qui le souhaitent, sous certaines conditions et dans les zones les moins desservies, à établir et à exploiter elles-mêmes un réseau de télécommunications.
Deux solutions seraient possibles :
- permettre aux collectivités dêtre opérateur sous le régime dautorisation générale du Code des postes et télécommunications qui découlera nécessairement de la transposition à venir des directives ;
- prévoir un régime dautorisation spécifique, inscrit dans le Code général des collectivités territoriales.
Par ailleurs, lART estime nécessaire de créer une «démarche daccompagnement et de suivi» de lintervention des collectivités, organisé selon des modalités qui permettent de prendre en compte le plus en amont possible et de façon cohérente lensemble de ces questions. Elle préconise pour cela un renforcement de sa coopération opérationnelle avec les collectivités et les échelons déconcentrés de lEtat. Une implication dautant plus indispensable dans le cas où les collectivités sont autorisées à être opérateur de télécommunications.
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