Édition du mercredi 4 mai 2005
L'AMF auditionnée par la commission d'enquête sur l'évolution de la fiscalité
La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'évolution de la fiscalité locale, présidée par Augustin Bonrepaux (socialiste, Ariège) et dont le rapporteur est Hervé Mariton (UMP, Drôme), a auditionné hier lAMF.
La délégation pluraliste, composée de Jacques Pélissard, président de lAMF et maire de Lons-le-Saunier, de Philippe Laurent, président de la Commission des finances et de la fiscalité locales de lAMF et maire de Sceaux, de Maxime Camuzat, maire de Saint-Germain-du-Puy, ainsi que de Pascal Buchet, rapporteur général de la Commission des finances de lAMF et maire de Fontenay-aux-Roses, devait rappeler en préalable « que les communes et leurs groupements ne sont pas les niveaux de collectivités enregistrant les plus fortes hausses de taux ou de produits et que lannée 2004 sest caractérisée par un ralentissement de la hausse des taux dimposition ».
Dans son propos liminaire, Jacques Pélissard a analysé les causes des hausses des dépenses publiques locales et souligné que si celles-ci découlent des décisions prises par les élus, ces derniers sont aussi tributaires des décisions de lEtat qui simposent de manière automatique. Il devait citer les normes (environnement, sécurité), les dépenses de personnel (indexation des salaires, cotisation à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales, mise en place des 35 heures, suppression du lundi de Pentecôte, création de nouvelles filières, etc.), les lois votées par le Parlement ou les mesures daccompagnement de politiques nationales (emplois-jeunes, contrats aidés).
La délégation a aussi rappelé que les collectivités locales sont soucieuses, autant que lEtat sinon plus du fait de leur proximité avec les contribuables, de la pression fiscale quelles exercent sur ceux-ci. Elle a aussi dénoncé les polémiques actuelles qui véhiculent un sentiment de mise en cause de la fiscalité locale, cette mise en cause renvoyant plus largement à une mise en cause de la gestion locale. Tous les intervenants devaient préciser que lEtat a pris lhabitude dintervenir dans le champ de la fiscalité locale et constater que les mesures prises ne tiennent jamais compte du fait que cette fiscalité constitue une ressource locale. Ils ont regretté que ces mesures soient décidées en considération uniquement des contribuables, à lexclusion du bénéficiaire de limpôt.
Les élus de lAMF estiment que « les travaux de la commission denquête parlementaire devraient aboutir, pour le moins, à des propositions maintes fois exprimées par les élus, en particulier :
- la nécessité de privilégier des réformes densemble de la fiscalité locale plutôt que des mesures ponctuelles ;
- la prise de conscience et lamorce du nécessaire recentrage de la politique fiscale de lEtat sur ses propres impôts ;
- linstauration de la Conférence annuelle des finances publiques, la complexité des rapports noués entre lEtat et les collectivités et leurs conséquences en soulignant la nécessité.»c=http:
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