Édition du mercredi 15 octobre 2003
Jardins collectifs : le Sénat adopte la proposition de loi leur donnant une meilleure protection juridique
Le Sénat a décidé mardi à l'unanimité de "donner une impulsion" nouvelle aux jardins collectifs, ces espaces de verdure dans les villes salués à droite comme à gauche pour leurs bienfaits tant sociaux qu'écologiques face à l'urbanisation croissante des modes de vie.
Au terme d'un débat consensuel, les sénateurs ont approuvé une proposition de loi de Christian Cointat (UMP), qui vise à donner une meilleure protection juridique aux potagers familiaux et une meilleure reconnaissance légale aux jardins d'insertion et aux jardins partagés.
Selon le rapporteur de la Commission des affaires économiques, Hilaire Flandre (UMP), les jardins familiaux représentaient au début des années 1990 de 100 000 à 200 000 unités et couvraient une surface totale de 2 500 à 5 000 hectares.
L'examen de ce texte, le deuxième a être voté par la Haute Assemblée depuis le début de la session après celui sur la grande criminalité, a visiblement ravi les sénateurs qui se sont succédé à la tribune pour vanter les mérites de ces jardins lancés en 1897 par l'abbé Jules Lemire.
"La poésie du béton et de l'asphalte n'attire plus guère les foules. Le monde se minéralise, s'atomise, s'informatise, et les Français se tournent de plus en plus vers le monde du vivant : les jardins, la forêt, la campagne", a ainsi constaté M. Cointat.
"C'est un bonheur que d'être réuni ici pour débattre des jardins", a souligné de son côté Jean-Pierre Sueur (PS), voyant dans ces jardins collectifs "l'antidote au mal des villes".
Avec plus d'emphase, la sénatrice du Nord Marie-Christine Blandin (Verts, app. PS) a déclaré, l'émotion dans la voix : "Un ange passe. Nos bancs sont aujourd'hui paritaires. Nous parlons des fleurs et des fruits, de la ville et de la beauté, de l'insertion de tous". "Celui qui bêche, sème, arrose et entretient devient acteur modeste mais à part entière de l'application française du protocole de Carthagène sur la biodiversité", a ajouté l'unique élue écologiste à la Haute assemblée.
Le gouvernement, par la voix de la secrétaire d'Etat au Développement durable Tokia Saïfi, s'est félicité de cette initiative sénatoriale "qui ne peut susciter qu'approbation et encouragement". "Les jardins, qu'ils soient familiaux, d'insertion ou partagés, sont sources d'équilibre social, facteurs de vie locale et de cadre de vie", a souligné Mme Saïfi.
Ce texte, discuté à quelques mètres du jardin du Luxembourg, semblait réveiller l'inspiration chez certains. Si M. Sueur s'est contenté de citer Albert Samain - "pour voir des jardins je fermais mes paupières" -, le sénateur Cointat a conclu ainsi ses propos : "Il suffit d'une fleur et d'un jardin autour pour embaumer les heures et colorer les jours".<s
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