Édition du mardi 15 octobre 2002
Jacques Chirac veut relancer la politique de la ville
Intégration, lutte contre les discriminations, zones franches urbaines : le président de la République Jacques Chirac a relancé, lundi, à Troyes, la politique du gouvernement en faveur des quartiers en difficulté et de ses habitants, en grande majorité d'origine étrangère.
"J'ai avec le gouvernement trois priorités : la sécurité et le droit dans les cités, la politique de la ville et l'intégration", a affirmé le président Chirac.
Face à une "action résolue et sans faiblesse contre l'immigration clandestine" au niveau national et dans un cadre européen, a-t-il dit notamment, la politique d'intégration est une "priorité".
M. Chirac intervient sur le dossier de l'immigration alors que son ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy fait face à une mobilisation forte de sans-papiers depuis deux mois, a entamé des négociations avec certains pays d'émigration pour un retour aidé des étrangers clandestins, et prépare des mesures permettant de faciliter l'application des mesures d'éloignement des clandestins.
Lundi, le président Chirac a lancé une proposition concrète pour favoriser l'intégration des nouveaux immigrants : l'instauration d'un "contrat d'intégration" qui engagerait tout immigrant dans un parcours où il pourrait accéder à une formation et l'apprentissage du français. Certains pays européens ont déjà adopté ce dispositif.
Mais il n'a pas évoqué le droit de vote aux élections locales des étrangers non communautaires, que les associations de défense des Droits de l'Homme réclament, comme un élément important favorisant l'intégration des immigrés depuis longtemps en France.
Par ailleurs, le président Chirac a relancé la lutte contre les discriminations, obstacle majeur à l'intégration des jeunes générations notamment. La lutte contre les discriminations à l'embauche, au logement, aux loisirs fut un des chevaux de bataille du gouvernement socialiste, avec un succès mitigé, en raison de la pesanteur des habitudes et des limites de la législation.
La gauche avait adopté plusieurs mesures et créé des dispositifs, comme le numéro d'appel gratuit (114) en mai 2000, les Codac (commissions départementales d'accès à la citoyenneté), et fait adopter la loi contre la discrimination à l'embauche en novembre 2001.
Mais alors que l'ancienne ministre de l'Emploi Martine Aubry ne s'y était pas résolue, le président Chirac opte pour la création d'une "autorité indépendante", chargée de "lutter contre toutes les formes de discriminations, qu'elles proviennent du racisme, de l'intolérance religieuse, du sexisme ou de l'homophobie", ce que de nombreuses associations réclamaient. Il l'avait déjà préconisé pendant la campagne présidentielle.
Une telle autorité indépendante existe ainsi en Grande-Bretagne, la "Commission for equal opportunities", créée en 1975 pour lutter contre les discriminations au travail.
Enfin, le président de la République a plaidé plus largement pour "une mobilisation plus forte en faveur de la politique de la ville", tranchant notamment dans le débat sur les zones franches urbaines créées par Alain Juppé en 1996, critiquées par la gauche et dont certains élus de droite demandaient le rétablissement. Il a souhaité en effet que soit donnée "une impulsion nouvelle au développement des zones franches urbaines", salué aussitôt par une réaction de satisfaction d'Yves Jego, président de l'Association des villes zones franches.
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