Édition du lundi 8 mars 2010
Inondations du 28 février: Philippe de Villiers, président du Conseil général de Vendée, veut «redonner du pouvoir aux départements dans le contrôle de l'aménagement côtier»
Vingt-quatre heures à peine après la cérémonie religieuse à la cathédrale de Luçon (Vendée), en hommage aux victimes de la tempête, Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée, a estimé ("Ouest-France 6/3") que «le temps des explications est venu, même s'il ne s'agit pas de chercher des responsables à tout prix ou de s'acharner sur quelqu'un».
S'il se garde bien de nommer les coupables, il en esquisse des portraits-robots assez précis, «même si je sais parfaitement que mes propos vont entrer en collision avec une certaine culture du tout béton [...] Je demande qu'il n'y ait plus d'habitations dans la cuvette de La Faute-sur-Mer. On ne peut pas concevoir que les familles sinistrées reviennent dans cette zone à risque mortel.»
Dans sa ligne de mire, ceux qui ont fait de la côte leur pré carré, en particulier les promoteurs. Pour lui, certains dentre eux doivent aujourd'hui rendre des comptes. «Ils devront supporter les indemnisations que réclameront les familles qui ne souhaitent pas revenir dans leurs maisons dévastées». Estimant que cette tragédie doit «servir de leçon», Philippe de Villiers exhorte ensuite chacun «à repenser toute notre urbanisation côtière. On ne peut plus continuer ce que l'on a connu depuis le début des années 60.»
Pour y parvenir, il propose plusieurs pistes. D'abord redonner du pouvoir aux départements dans le contrôle de l'aménagement côtier. Pour lui, la construction échappe beaucoup trop au regard des conseils généraux, l'aménagement étant laissé entre les seules mains d'élus locaux trop livrés à eux-mêmes, et de l'État. «J'ai d'ailleurs demandé aux parlementaires vendéens de déposer une proposition de loi qui donne au conseil général les moyens qu'il n'a pas pour contrôler le développement du littoral.»
Il faut aussi, dit-il, réinvestir dans un plan «digues» ambitieux. À condition de distinguer «bonnes et mauvaises digues». Dans la première, il range celles «qui existent depuis des siècles, qui protègent des activités économiques créant des richesses, comme l'ostréiculture, la mytiliculture et l'agriculture.» Celles-ci sont à renforcer, voire à rehausser. Dans la seconde, il vise les digues «derrière lesquelles on place maisons et populations», comme à La Faute-sur-Mer. «Celles-ci sont illégitimes».
Le ministre de lEcologie a présenté la semaine dernière en conseil des ministres une communication relative au plan exceptionnel de reconstruction et de renforcement des digues et de prévention des submersions marines. Une mission «Plan digues» devra établir une proposition des réfections prioritaires des digues existantes et dun plan de financement sur cinq ans (voir ci-dessous nos infos du 4 mars 2010).
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