Édition du mardi 22 février 2005
Grève des maires des Alpes-de-Haute-Provence : plus de 80 commissions administratives bloquées
Les 200 maires des Alpes-de-Haute-Provence ont entamé une "grève des élus" pour dénoncer le projet de 380 suppressions d'emplois à l'usine Arkema (groupe Total) de Saint-Auban.
"Nous ne participerons plus à aucune réunion, ni ne répondrons à aucune invitation des services de l'Etat. Cette grève des élus est instaurée jusqu'à nouvel ordre", a déclaré à Reuters le président de l'association des maires, Daniel Spagnou, député-maire de Sisteron.
"Cette grève des commissions administratives est solidairement suivie par tous les maires du département. Elle touche plus de 80 commissions et seules celles qui concernent directement les citoyens, comme celle d'octroi du RMI, sont épargnées par le mouvement", a-t-il précisé.
L'annonce de résultats records en 2004, jeudi, par le PDG de Total Thierry Desmarets, a provoqué un tollé parmi les élus des Alpes-de-Haute-Provence.
"Annoncer plus de 9 milliards de bénéfices quand il suffirait de 100 millions d'euros pour sauver Saint-Auban, c'est une provocation incendiaire", a lancé Daniel Spagnou.
"Plus que de la colère, c'est l'écurement qui domine. Nous avons pris les déclarations de M. Desmarets comme une provocation qui a pour grave conséquence le durcissement de la position des élus", a ajouté le député-maire UMP de Sisteron.
Sur l'ensemble de l'année 2004, le bénéfice net courant du groupe Total a affiché une hausse de 21% à 8,89 milliards d'euros.
Arkema, nouvelle société créée par Total au sein de son pôle chimie, a annoncé le 27 janvier son intention de supprimer 548 postes en France, dont 380 postes (sur 713 actuellement) à Saint-Auban, dans le cadre d'un plan de consolidation de sa division produits vinyliques.
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