Édition du vendredi 3 mai 2013
Ghislaine Arlie, maire de Farino, présidente de l'Association française des maires de Nouvelle-Calédonie
© © Maires de France
Nous avons invité le président Pélissard pour qu’il vienne lui-même, sur le terrain, constater les spécificités des communes de Nouvelle-Calédonie, qui sont dans une situation que l’on ne peut pas comparer à celle des autres outre-mers. Il a lui-même tenu, en plus, à se faire le porte-parole en métropole de certains des problèmes que nous avons évoqués.
En quoi la situation des maires de Nouvelle-Calédonie est-elle si différente des autres outre-mers ?
Avant tout en cela que les communes de Nouvelle-Calédonie n’ont pas de fiscalité propre, elles n’ont aucun levier, ne peuvent pas lever d’impôts. Nous dépendons entièrement de subventions. Notamment le FIP (fonds intercommunal de péréquation) qui vient de la Nouvelle-Calédonie [collectivité disposant d’une autonomie fiscale – NDLR]. Pour investir, nous n’avons donc pas d’autre solution que d’attendre les subventions supplémentaire qui peuvent venir, par exemple, des grands contrats État-communes-provinces, ou des subventions diverses, au coup par coup. C’est la grande différence avec la métropole, à mon sens : nous sommes obligés de prévoir les investissements en fonction de ce que l’on a comme subventions, à la différence de la métropole où l’on prévoit les investissements, puis on lève les impôts pour pouvoir les faire.
Il faut noter aussi qu’il n’existe pas de communautés de communes en Nouvelle-Calédonie. Nous fonctionnons toujours avec des syndicats intercommunaux – mais qui ne donnent droit à aucune dotation spécifique. Les syndicats nous permettent tout de même de mutualiser nos moyens et de faire les choses ensemble.
Dans quels domaines des investissements lourds sont-ils à prévoir ?
Il y a un grand programme qui est engagé, pour une trentaine d’années, en matière d’eau et d’assainissement, avec un schéma directeur mené par le territoire et les communes. Sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie, seules huit ont une station d’épuration, et elles doivent être mises aux normes. D’autres vont être construites. Mais l’une des particularités de notre territoire est que dans la plupart des communes, il n’existe pas de bourg, l’habitat est extrêmement dispersé. Par exemple, la plus petite commune est celle dont je suis maire, Farino… et elle fait 5000 hectares ! La plus grande commune fait, elle, 120 000 hectares… mais avec seulement 18 000 habitants. Cette situation est assez spécifique et, logiquement, elle conduit à ce qu’il existe peu d’assainissement collectif.
Propos recueillis par Franck Lemarc
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