Édition du jeudi 9 juin 2011
Gaz de schiste: les avis divergents des rapporteurs de la mission d'information de l'Assemblée nationale
Le rapport de la mission dinformation sur les gaz et huile de schiste, lancée en mars et qui a entendu autorités publiques, associations, industriels, en France comme aux Etats-Unis, a été adopté mercredi 8 juin par la Commission du développement durable de lAssemblée nationale. Les auteurs du rapport nont pas caché leur divergence sur cette question au cur de lactualité, puisquaujourdhui, à juin, les sénateurs reprennent lexamen de la proposition de loi adopté par les députés.
Pour Philippe Martin (député PS du Gers), co-rapporteur de la mission, la France doit renoncer à lexploitation des gaz et huile de schiste. «Nous avons des conclusions divergentes, nous navons pas voulu les gommer», a-t-il souligné lors de cette présentation. «La conclusion personnelle à laquelle je parviens est que la France doit renoncer à extraire de son sous-sol les hypothétiques gaz et huile de schiste qui sy trouveraient», écrit-il dans le rapport. Citant les «conflits dusage de leau», «les risques de dégâts collatéraux sur la nappe phréatique» ou encore «le devenir des dizaines de tonnes dadditifs chimiques», le député expose enfin «la raison la plus importante»: il ne faut pas «tourner le dos à la nécessaire transition environnementale quimpose létat de la planète».
Pour sa part, François-Michel Gonnot (député UMP de lOise), co-rapporteur de la mission, estime quil nest pas possible de fermer définitivement la porte à ces hydrocarbures non-conventionnels. En conclusion du rapport, il dit «espérer» que le «dossier des huiles et gaz de schiste restera ouvert pour être traité demain sans passion, mais avec sérieux et méthode». «Aujourdhui, tout le monde nous a dit quil ny a pas dautre méthode que la fracturation hydraulique (
), mais je pense quil y a des technologies nouvelles, des pratiques nouvelles, sans doute des brevets, à chercher et à trouver», a-t-il déclaré lors de laudition, citant notamment une nouvelle technique utilisant du gaz liquéfié.
Il rejoint ainsi les conclusions de la mission d'inspection qui a jugé, dans un rapport d'étape rendu fin avril, qu'il serait «dommageable, pour l'économie nationale et pour l'emploi, que notre pays aille jusqu'à s'interdire (...) de disposer d'une évaluation approfondie de la richesse potentielle».
La proposition de loi interdisant la technique très contestée de la fracturation hydraulique, mais qui n'abroge pas les permis octroyés, a été adoptée par l'Assemblée nationale, et est examinée aujourdhui par le Sénat.
Pour visionner la vidéo de la séance de la Commission du développement durable consacrée à la présentation du rapport de la mission d'information, utiliser le lien ci-dessous.
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