Édition du mardi 22 avril 2008
Gaz: augmentation de 5,5% autorisée
Saisie d'un nouveau projet d'augmentation des tarifs de vente de gaz, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) s'est réunie vendredi dernier pour rendre un avis favorable à cette hausse, qui sapplique à tous les opérateurs, y compris publics bien sûr. Favorable, mais pas enthousiaste, car, pour certains commissaires, la correction aurait dû prendre en compte les retards du passé, et éponger une partie du manque à gagner revendiqué par Gaz de France, en raison des précédentes hausses non accordées.
Dans la foulée, le gouvernement va désormais pouvoir publier au Journal officiel l'arrêté entérinant la révision tarifaire. Dans les tout prochains jours, les 7 millions de Français qui cuisinent et se chauffent au gaz verront leur facture s'alourdir de 5,5% en moyenne. Pour un foyer type entrant dans cette catégorie, le ministère de l'Economie a calculé que l'augmentation induite serait «seulement» de 4 euros TTC par mois. Mais tous tarifs confondus, y compris ceux destinés aux entreprises, la hausse sera plus importante: de l'ordre de 6,3% en moyenne.
Afin d'amortir le choc pour les ménages les plus modestes, le gouvernement va créer un «tarif social du gaz» qui, selon lui, bénéficiera à «au moins 750.000 foyers», si possible dès 2008. Il prendra la forme d'un remboursement d'une partie de leur facture.
La correction qui s'annonce est la deuxième depuis le début de l'année, et la septième depuis novembre 2004. En trois ans et demi, les tarifs gaziers se sont renchéris de 35%. Aux yeux du régulateur, le coup de pouce d'avril se justifie néanmoins. Indexés sur les prix des hydrocarbures, les coûts d'approvisionnement de Gaz de France bénéficient, certes, de l'effet euro, mais ils continuent de s'alourdir. Entre le 1er septembre et le 29 février, période qui a servi de référence pour cette nouvelle révision tarifaire, le baril de Brent de la mer du Nord s'est par exemple renchéri de 36%. Dans le même temps, le prix du gaz naturel s'est envolé de 94% sur le marché londonien des matières premières. «Les Français doivent comprendre que GDF ne produit qu'une petite partie du gaz qu'il commercialise, expliquait récemment un conseiller ministériel. Si le prix du gaz importé flambe, l'entreprise est bien obligée de répercuter la hausse sur ses clients finaux.»
Le changement, à cet égard, est que désormais le gouvernement semble vouloir appliquer à la lettre la formule tarifaire en vigueur, ce dont se félicite la CRE. En 2007, déjà, le président de GDF a reconnu que les évolutions tarifaires lui avaient permis de couvrir la hausse du prix de sa matière première.</script
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