Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 5 octobre 2017
Élus

Gaël Perdriau démissionne de la présidence du Cerema

Annoncée hier soir, la démission du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, de la présidence du Cerema est un nouveau symbole de la dégradation des relations entre les collectivités territoriales et le gouvernement.
Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité, et l'aménagement), établissement public créé le 1er janvier 2014 regroupe notamment l’ancien Certu et les Cete. En février 2015, le maire de Saint-Étienne, l’un des représentants de l’AMF au sein du Conseil d’administration du Cerema, en a été élu président. Il a annoncé hier sa démission de cette fonction, expliquant qu’il refuse d’être « le fossoyeur du Cerema ».
À l’origine de cette décision, le fait que le gouvernement a annoncé une amputation des crédits du Cerema de « 5 millions d’euros en 2018 », « réduction budgétaire qui sera certainement reconduite en 2019 et 2020, voire en 2021 et 2022 », explique Gaël Perdriau dans un communiqué de presse. 105 postes devraient être par ailleurs supprimés l’an prochain et chaque année suivante pendant peut-être cinq ans.
Au même moment où le gouvernement réduit drastiquement le budget d’un certain nombre d’établissements essentiels aux collectivités, des Agences de l’eau au Centre national pour le développement du sport, cette nouvelle annonce est jugée inacceptable par le maire de Saint-Étienne, qui s’estime clairement trahi : « J’ai eu l'occasion de m'entretenir avec le président de la République à ce sujet. Ce dernier m'avait alors donné l'assurance que tout serait fait pour garantir les capacités d'action du Cerema. »  La promesse n’ayant pas été tenue, après deux années déjà de budget à la baisse, Gaël Perdriau a choisi d’en tirer les conséquences : « Tout est remis en cause par la recherche quasi obsessionnelle, de la part du gouvernement, d'économies. Tout est réduit à une simple lecture comptable qui transforme les collectivités, les habitants, le Cerema et ses agents en simples variables d'ajustement. Même si je comprends la nécessité de tout un chacun de concourir à l'effort de redressement des comptes publics, j'affirme, avec force et vigueur, que ceci ne peut se faire au détriment de l'avenir de la France et des générations futures. Or le Cerema a été voulu précisément pour être un outil et une ressource au service des collectivités pour les accompagner dans leurs projets de développement et ce, in fine, au service des habitants. Je ne serai pas le fossoyeur du Cerema en cautionnant des choix stratégique et politique du gouvernement avec lesquels je suis en désaccord. » 
Cette évolution est une déception pour ceux qui attendaient du Cerema qu’il soit un outil d’expertise au service des collectivités et, en particulier, des petites communes. C’était le cas de Gaël Perdriau qui, au moment de son élection à la tête de l’établissement, expliquait dans Maire info qu’il était persuadé que le Cerema serait « un nouvel outil au service de l’ensemble des communes », permettant de les « accompagner »  et de « faire avancer des projets »  que la baisse des dotations rendait plus complexes à réaliser (lire Maire info du 10 février 2015). La démission de Gaël Perdriau, hier, est l’expression de cette déception.
Après le retrait des régions de la Conférence nationale des territoires, la menace du Club des villes cyclables de boycotter les Assises de la mobilité, la fronde des maires de l’Eure (lire article ci-dessous) et la très profonde inquiétude des associations d’élus, quotidiennement exprimée, cette démission est un nouveau signal d’alerte pour un gouvernement qui semble de plus en plus perdre la confiance des élus et de leurs représentants.
F.L.


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