Édition du lundi 1er février 2010
François Fillon: «Soit nous résorbons nos déficits dans le cadre d'un dialogue avec les collectivités locales, ce que je souhaite, soit l'État sera obligé de le décider seul»
«Soit nous arrivons à résorber nos déficits dans le cadre d'un dialogue avec les collectivités locales, ce que je souhaite, soit l'État sera obligé de le décider seul ce qui serait dommage car notre démocratie a besoin de consensus sur les enjeux essentiels», a déclaré François Fillon dans un entretien accordé au "Figaro" (29/01) sur lobjectif de retour de la France sous la barre des 3% des déficits en 2013.
Indiquant quil regrette «que les régions et les départements gérés par des élus de l'opposition ne soient pas venus, jeudi, à la conférence nationale organisée par le président de la République», il note que «cette conférence voulait marquer le début d'un processus commun autour d'un constat partagé: il faut mettre fin à 35 ans de déficit.»
Interrogé sur largument de certains représentants de collectivités, selon lesquels l'Etat ne cesse de leur transférer de nouvelles charges, il rétorque «J'ai été élu local, j'ai moi-même dit que c'était la faute de l'État. Alors aujourd'hui, on ne me la fait pas! L'État soutient les collectivités locales. Et, sans les accuser de tous les maux, il n'est pas normal que leurs dépenses progressent depuis 2003 de plus de 6% par an hors transferts de compétences, et qu'elles continuent à embaucher massivement. Il faut qu'elles se fixent des règles équivalentes à celles que se fixe l'État.»
Il se dit ainsi favorable à une règle d'équilibre budgétaire contraignante, mais dans certaines limites: «L'idéal serait effectivement un accord sur une règle d'or, qui nous permettrait de revenir à l'équilibre à horizon 2020. Mais je ne suis pas convaincu qu'il faille en faire une règle constitutionnelle car changer la Constitution n'est pas chose facile.»
Dans cet entretien, le Premier ministre estime que lobjectif de retour à 3% de déficit en 2013 est possible «si nous parvenons à partir de 2011 à atteindre une croissance de 2,5% par an. Ce rythme me paraît crédible compte tenu de la stratégie de croissance que nous sommes en train de mettre en place. Nous affecterons les recettes de la croissance à la réduction du déficit. Ce qui nous permettra de le faire revenir à 6% du PIB l'an prochain, 4,6% en 2012. Et enfin 3% en 2013, si aucune nouvelle crise ne vient perturber cette trajectoire.»
Pour lire l'interview, voir lien ci-dessous.
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