France: près d'un habitant sur trois devrait avoir plus de 60 ans en 2050

La France métropolitaine devrait compter 70 millions d'habitants en 2050, près d'un habitant sur trois devrait alors avoir plus de 60 ans (contre un sur cinq en 2005), et il ne devrait plus y avoir que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005, selon des études rendues publiques jeudi. Ces études sur des projections de population et d'actifs à l'horizon 2050 ont été publiées dans le dernier numéro de la revue Economie et Statistique (1) publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En 2050, la France métropolitaine devrait compter, selon les différentes hypothèses de fécondité, de mortalité et de migration, entre 61 et 79 millions d'habitants, mais d'après le scénario central, qui suppose la poursuite des tendances démographiques récentes, la population devrait s'élever à 70 millions, soit 9,3 millions de plus qu'en 2005. La population devrait augmenter régulièrement mais à un rythme de moins en moins rapide. La population vieillissant, le nombre de décès augmente fortement et devrait dépasser vers 2045 le nombre de naissances, mais le solde migratoire de 100.000 entrées nettes par an devrait permettre de compenser ce déficit. Le vieillissement de la population se traduit par un nombre croissant de personnes de plus de 60 ans, un habitant sur trois contre un sur cinq en 2005. Au 1er janvier 2050, la France compterait sept habitants âgés de plus de 60 ans ou plus pour dix habitants de 20 à 59 ans, soit le double en 45 ans. Ces résultats diffèrent selon les scénarios, soulignent les chercheurs, mais «aucun ne remet en cause le vieillissement de la population métropolitaine d'ici 2050», cependant moins marqué que celui de la plupart des pays européens. Du coup, le nombre d'actifs en pâtira. La croissance du nombre d'actifs devrait se réduire progressivement jusqu'en 2015, puis leur nombre devrait se maintenir ensuite entre 28,2 et 28,5 millions. Les gains en activité devraient venir de la poursuite de l'augmentation du travail des femmes et de celle des seniors, conséquence prévisible de la nouvelle législation des retraites. Malgré tout, du fait de la croissance de la population âgée, en 2050 il ne devrait plus y avoir que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005. Les chercheurs étudient plusieurs hypothèses, faisant varier notamment les chiffres des migrations et de la fécondité. Les premiers auraient un effet immédiat, alors qu'une évolution de la fécondité en France, aujourd'hui particulièrement élevée (près de 2 enfants par femme) par rapport aux autres pays européens, ne jouerait qu'après 2025. Mais «toutes ces variantes n'ont que peu d'impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans», précisent-ils. Une autre étude (2) publiée dans la même revue s'est intéressée à l'évolution régionale de la population française d'ici 2030. Selon un scénario reconduisant les tendances démographiques récentes, la population devrait continuer à se concentrer dans les régions méridionales et occidentales, au détriment de certaines régions du Centre et du Nord-Est, dont la population baisserait. (1) N° 408-409. "Projections de population 2005-2050 - Vieillissement de la population en France métropolitaine". Voir premier lien ci-dessous. (2) "Projections démographiques pour la France et ses régions: vieillissement de la population et stabilisation de la population active". Voir second lien ci-dessous.

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