Édition du vendredi 14 septembre 2018
Football : la FFF octroie 10 millions d'euros supplémentaires au football amateur, qui parle d'un « effet d'annonce »
Le directeur général adjoint de la Fédération française de football (FFF), Pierre Samsonoff, l’avait évoqué la veille sur France Culture. Noël Le Graët, président de la FFF, a confirmé à l’issue d’un comité exécutif organisé jeudi 13 septembre que la Fédération va octroyer une aide exceptionnelle de 10 millions d’euros au football amateur. 3 millions d’euros proviendraient de l’équipementier Nike, principal partenaire de la FFF, d’après Le Monde. Cette enveloppe, se félicite la FFF, porte le budget du football amateur à 96 millions d’euros : 86 millions d’euros ont déjà été versés au football amateur (fonctionnement des Ligues et des Districts compris) cette saison. L’Association du football amateur (Affa) parle, elle, d’un « effet d’annonce ».
Selon les informations recueillies par Maire info, confirmées par les quotidiens régionaux présents à la conférence de presse de Noël Le Graët, cette enveloppe, répartie sur deux saisons (2018-2019 et 2019-2020) et exclusivement destinée à l’achat de matériels, sera destinée aux clubs de football amateurs de moins de 100 licenciés pourvus d’une école de football (moins de 7 à moins de 13 ans) et d’une équipe féminine. Deux catégories qui devraient connaître, en cette rentrée, un nombre d’inscriptions en forte hausse. La FFF a pour ambition de franchir le cap des 200 000 licenciées en 2020.
Mais notons que ces montants n’aideront pas nécessairement toutes les collectivités qui subventionnent leurs clubs locaux car ils ne s’adresseront pas à tous les clubs.
« Un effet d’annonce de la FFF »
Sur ce sujet, l’enthousiasme d’Éric Thomas, président de l’Association française du football amateur (AFFA), est on ne peut plus relatif. « C’est une première victoire pour l’AFFA [l’association représente plusieurs centaines de clubs de football amateur, ndlr] qui a répété tout l’été son SOS sur l’état du football amateur (lire Maire info du 17 juillet), reconnait-il d’abord. Mais en réalité, ce sont 5 millions d’euros supplémentaires cette saison et 5 millions d’euros l’année prochaine pour 14 000 clubs amateurs versés sous forme de bons d’achat : cela change quelque peu l’effet d’annonce de la FFF. On pourra acheter des ballons, des chasubles, des piquets… On est loin des besoins », se désole finalement l’ancien président du club de football de Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire), qui a notamment plaidé, lundi 10 septembre dans le cadre d’un rendez-vous à l’Élysée avec Cyril Mourin, le conseiller sport d'Emmanuel Macron, pour la construction de 1000 terrains synthétiques en cinq ans via un plan d’équipement national porté par la FFF et un renforcement des prérogatives de la Ligue de football amateur.
L’accueil des jeunes licenciés en question
Deux mois après la victoire des Bleus en Coupe du monde, les clubs de football amateur doivent répondre à l’afflux massif de jeunes licenciés. Ce qui n'est pas une mince affaire quand les emplois aidés sont supprimés, les dotations de l’État aux collectivités locales gelées et les bénévoles « écœurés ». « Nous n’avons jamais autant vu de clubs qui fusionnent ou qui disparaissent », s’alarme Éric Thomas. Entre 2014 et 2018, ce sont, selon ses calculs, pas moins de 4000 clubs qui ont été rayés de la carte notamment pour des raisons financières. « Au total, le football amateur apporte 150 millions d’euros par an pour faire fonctionner l’administration du football français (cotisations, frais d’arbitrages, amendes…) », a compté le bénévole.
Le « coup de boost » de la FFF à 10 millions d’euros, comme l’a qualifié Pierre Samsonoff sur France Culture, pourrait, par ailleurs, s’avérer insuffisant. « Sur le terrain, beaucoup de clubs nous ont dit qu’ils étaient contraints de refuser des gamins à cause notamment du manque d’éducateurs », lui réplique Éric Thomas.
Un fonctionnement de la FFF « opaque »
Plus globalement, l’Affa pointe « l’opacité » du budget de la FFF. Après la victoire des Bleus en Russie, la Fédération a reçu 32,6 millions d’euros de la part de la Fédération internationale de football (Fifa). « Sur les 32,6 millions d’euros, une douzaine de millions d’euros a été versée aux joueurs (primes de matches, ndlr) mais nous n’avons eu aucune explication détaillée sur les 20 millions d’euros restants », regrette-t-il. Pour lui, c’est « tout un système qu’il faut changer ». À commencer par le mode de scrutin pour l’élection du président de la FFF, aujourd’hui élu par 250 à 300 grands électeurs représentant les clubs de football professionnels et amateurs. « Ce mode de scrutin n’est pas démocratique, répond Éric Thomas, qui souhaite que « tous les clubs amateurs » puissent participer directement au vote.
Selon les informations recueillies par Maire info, confirmées par les quotidiens régionaux présents à la conférence de presse de Noël Le Graët, cette enveloppe, répartie sur deux saisons (2018-2019 et 2019-2020) et exclusivement destinée à l’achat de matériels, sera destinée aux clubs de football amateurs de moins de 100 licenciés pourvus d’une école de football (moins de 7 à moins de 13 ans) et d’une équipe féminine. Deux catégories qui devraient connaître, en cette rentrée, un nombre d’inscriptions en forte hausse. La FFF a pour ambition de franchir le cap des 200 000 licenciées en 2020.
Mais notons que ces montants n’aideront pas nécessairement toutes les collectivités qui subventionnent leurs clubs locaux car ils ne s’adresseront pas à tous les clubs.
« Un effet d’annonce de la FFF »
Sur ce sujet, l’enthousiasme d’Éric Thomas, président de l’Association française du football amateur (AFFA), est on ne peut plus relatif. « C’est une première victoire pour l’AFFA [l’association représente plusieurs centaines de clubs de football amateur, ndlr] qui a répété tout l’été son SOS sur l’état du football amateur (lire Maire info du 17 juillet), reconnait-il d’abord. Mais en réalité, ce sont 5 millions d’euros supplémentaires cette saison et 5 millions d’euros l’année prochaine pour 14 000 clubs amateurs versés sous forme de bons d’achat : cela change quelque peu l’effet d’annonce de la FFF. On pourra acheter des ballons, des chasubles, des piquets… On est loin des besoins », se désole finalement l’ancien président du club de football de Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire), qui a notamment plaidé, lundi 10 septembre dans le cadre d’un rendez-vous à l’Élysée avec Cyril Mourin, le conseiller sport d'Emmanuel Macron, pour la construction de 1000 terrains synthétiques en cinq ans via un plan d’équipement national porté par la FFF et un renforcement des prérogatives de la Ligue de football amateur.
L’accueil des jeunes licenciés en question
Deux mois après la victoire des Bleus en Coupe du monde, les clubs de football amateur doivent répondre à l’afflux massif de jeunes licenciés. Ce qui n'est pas une mince affaire quand les emplois aidés sont supprimés, les dotations de l’État aux collectivités locales gelées et les bénévoles « écœurés ». « Nous n’avons jamais autant vu de clubs qui fusionnent ou qui disparaissent », s’alarme Éric Thomas. Entre 2014 et 2018, ce sont, selon ses calculs, pas moins de 4000 clubs qui ont été rayés de la carte notamment pour des raisons financières. « Au total, le football amateur apporte 150 millions d’euros par an pour faire fonctionner l’administration du football français (cotisations, frais d’arbitrages, amendes…) », a compté le bénévole.
Le « coup de boost » de la FFF à 10 millions d’euros, comme l’a qualifié Pierre Samsonoff sur France Culture, pourrait, par ailleurs, s’avérer insuffisant. « Sur le terrain, beaucoup de clubs nous ont dit qu’ils étaient contraints de refuser des gamins à cause notamment du manque d’éducateurs », lui réplique Éric Thomas.
Un fonctionnement de la FFF « opaque »
Plus globalement, l’Affa pointe « l’opacité » du budget de la FFF. Après la victoire des Bleus en Russie, la Fédération a reçu 32,6 millions d’euros de la part de la Fédération internationale de football (Fifa). « Sur les 32,6 millions d’euros, une douzaine de millions d’euros a été versée aux joueurs (primes de matches, ndlr) mais nous n’avons eu aucune explication détaillée sur les 20 millions d’euros restants », regrette-t-il. Pour lui, c’est « tout un système qu’il faut changer ». À commencer par le mode de scrutin pour l’élection du président de la FFF, aujourd’hui élu par 250 à 300 grands électeurs représentant les clubs de football professionnels et amateurs. « Ce mode de scrutin n’est pas démocratique, répond Éric Thomas, qui souhaite que « tous les clubs amateurs » puissent participer directement au vote.
Ludovic Galtier
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