Expulsion d'une mère angolaise: le préfet de l'Eure abandonne la procédure, compte tenu de l'émotion et de «la position des élus»

Le préfet a préféré suspendre la décision d'expulsion en raison de «l'émotion suscitée dans la communauté éducative et de la position des élus» d'Evreux. La mobilisation en faveur des sans-papiers menacés d'expulsion, porte ses fruits. La preuve en est dans l'Eure où le préfet a annoncé, lundi 22 mai, l'abandon de la procédure d'expulsion engagée à l'encontre d'une femme angolaise et de sa fille. Elles étaient entrées de manière irrégulière en France en 2002. Selon le préfet, ce dossier, qui mobilise notamment un lycée d'Evreux, sera à nouveau examiné dans «le respect du droit et de l'humain». «Compte tenu de l'émotion suscitée dans la communauté éducative et de la position des élus de la ville, j'ai accepté qu'il n'y ait pas d'expulsion», a indiqué le préfet. «Mais je ne me suis pas engagé à une régularisation», a-t-il affirmé après un entretien avec le député-maire UMP d'Evreux Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale. La mère a fait l'objet le 6 octobre d'un arrêté d'expulsion qui a été annulé le 29 octobre par le tribunal administratif de Rouen puis rétabli le 3 mai par la Cour d'appel de Douai (Nord). Le collège Henri Dunant d'Evreux, où la fille âgée de 16 ans est scolarisée, a été paralysé lundi par une grève lancée par les enseignants qui protestaient contre la menace d'expulsion de cette famille. De son côté, Elizabeth Wintzer, porte-parole des personnels de ce collège, qui assure que cette mère a été victime d'exactions dans son pays, s'est déclarée «déçue» par la décision du préfet. «Même si dans l'immédiat la famille n'est pas expulsée, elle ne peut rien construire pour l'avenir tant en matière de logement que de travail», a-t-elle déclaré. Un rassemblement devait se tenir lundi soir devant la préfecture de l'Eure, pour exiger «la régularisation» de la situation de cette famille.

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