Européennes : les résultats définitifs confirment l'implantation du FN

Le ministère de l’Intérieur a publié hier en milieu de journée les résultats définitifs des élections européennes (voir tableau ci-dessous). Même si les résultats donnés la veille ont varié de quelques décimales, les grandes tendances restent les mêmes : le Front national est arrivé largement en tête (24,85 %), suivi de l’UMP à 20,80 % et de la liste PS-Radicaux de gauche à 13,98 %.
Les résultats définitifs permettent de disposer d’une photographie assez précise de la progression du Front national dans l’électorat. Ces élections marquent en effet une évolution importante, avec une extension du vote FN au-delà de ses bastions traditionnels.
Les cartes établies au lendemain du scrutin montrent que le FN a réalisé des scores importants dans presque tous les départements. Il est en tête dans 71 départements du pays. Il n’y a en tout et pour tout que 7 départements dans lesquels le FN fasse moins de 15 % (Hauts-de-Seine, Paris, et les Outre-mer, Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Guyane, Mayotte). À l’inverse, le parti de Marine Le Pen fait plus de 35 % dans 6 départements (Pyrénées-Orientales, Vaucluse, Oise, Somme, Pas-de-Calais et Aisne) et dépasse les 30% dans 18 autres.
Même dans les départements où le FN est sous les 20 %, il arrive tout de même en tête dans de nombreuses communes. En Corrèze par exemple, l’un des départements qui a voté le plus à gauche, et où le FN ne réalise « que »  20 % des voix, il arrive en tête dans plus de soixante communes. Dans le Finistère, un cinquantaine de communes ont majoritairement voté FN alors que le parti n’a fait que 15 % à l’échelle du département. Même constat dans des départements comme le Lot, l’Aveyron, la Creuse ou les Yvelines.
Dans les fiefs du FN, c’est un véritable raz-de-marée : sur les 782 communes de la Somme, seules une cinquantaine n’ont pas donné la majorité au FN. Plus spectaculaire encore, dans le Nord, ce sont 612 communes sur 650 qui ont voté majoritairement FN ; dans le Var, 144 sur 153.
On peut relever aussi que le vote FN s’implante peu à peu là où, jusqu’à maintenant, il avait été absent : en Outre-mer. Avec 15,4 % à Saint-Pierre-et-Miquelon, 14 % en Guyane ou 12,9 % à La Réunion, dans des territoires souvent ravagés par le chômage, Marine Le Pen commence à faire, aussi, des émules.
Sociologiquement, le vote FN est toujours très marqué dans les couches populaires : résultat encore jamais vu, 43 % des ouvriers ont voté FN. Mais aussi 38 % des employés et 37 % des chômeurs. Ce sont les jeunes qui votent le plus FN – 30 % des moins de 35 ans ont choisi le parti de Marine Le Pen.
Notons enfin que ce sont tout de même les abstentionnistes qui ont fait le score le plus important dans ce scrutin (57 % des inscrits). Le taux d’abstention grimpe à 70 % dans les catégories les plus modestes (moins de 20 000 euros par an). 69 % des chômeurs et 67 % des ouvriers se sont abstenus.
Pour la première fois, les votes blancs ont été comptabilisés à part des votes nuls. Ils représentent une part non négligeable des suffrages exprimés : 548 554 électeurs, soit 2,78 % des votants, ont choisi cette manière d’exprimer leur désaffection pour les partis politiques.
Les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur :

Inscrits: 46.555.253
Votants: 19.753.140
Blancs: 548.554 soit 2,78% des votants
Nuls : 248.950 soit 1,26% des votants
Exprimés: 18.955.636
Abstentions: 26.802.113 soit 57,57% des inscrits

Extrême gauche	303.561	1,60%
Front de gauche	1.200.389	6,33%
PS-PRG	2.649.202	13,98%
Divers gauche	602.384	3,18%
EELV	1.695.914	8,95%
Divers	831.767	4,39%
UDI-MoDem	1.883.051	9,93%
UMP	3.942.766	20,80%
Divers droite	1.133.919	5,98%
FN	4.711.339	24,85%
Extrême droite	1.344	0,01%

 

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