Édition du mercredi 23 mars 2005
Eoliennes : le vent de la discorde
Alors que le projet de loi d'orientation sur l'énergie est examiné en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, aujourdhui et demain, le vote en commission d'un amendement de Patrick Ollier (UMP), Serge Poignant (UMP) et Jean-Pierre Nicolas (UMP) relance le débat sur le sujet déjà sensible en première lecture des éoliennes.
Cet amendement réserve le bénéfice de l'obligation d'achat d'électricité aux parcs de forte puissance, soit d'une puissance supérieure à 30 mégawatts et « à la condition qu'ils soient situés dans des zones de développement éolien identifiées par le ministre chargé de l'énergie », alors quactuellement, cette obligation d'achat par EDF et les distributeurs non nationalisés (entreprises locales de distribution) vaut pour les installations inférieures ou égales à 12 mégawatts. Cette nouvelle disposition ne concernerait que la métropole continentale, à l'exclusion des îles bretonnes, de la Corse et des départements d'Outre-mer. L'amendement limite par ailleurs la construction d'éoliennes à des "zones de développement de l'éolien" à définir.
Le plancher de plus de 30 MW va « tuer » tous les projets existants, soit 2.500 MW, affirme le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Les zones de développement, de leur côté, vont prendre « des années à définir » et risquent dalourdir l'instruction des projets qui prend déjà quatre ans, avertit-il. Au final,selon ce syndicat « ce sont 200 firmes qui fermeront et 2.000 emplois supprimés ».
Le conseil régional de Bretagne a exprimé mardi dans un communiqué son inquiétude. Il rappelle quen termes de fréquence et force des vents, la Bretagne bénéficie du deuxième potentiel éolien en France après le Languedoc-Roussillon. Le Conseil régional qui a fixé un objectif d'installation de 1.000 MW d'origine éolienne d'ici 2010, indique que « l'habitat diffus qui caractérise notre région et la nécessaire préservation des paysages interdisent l'implantation de projets éoliens de très grande dimension". « Si ces amendements étaient votés, ils risqueraient de porter un coup d'arrêt définitif au développement de la filière éolienne en Bretagne », souligne le communiqué.
Par ailleurs, la commission a aussi décidé qu'une étude d'impact et une enquête publique seraient désormais nécessaires pour les éoliennes de plus de 30 mètres et non plus pour celles d'une puissance supérieure à 2,5 mégawatts.
Les députés se sont également penchés sur les problèmes d'approvisionnement en électricité de la Corse, et la commission a adopté un amendement visant à encourager « les investisseurs exploitant ou créant des moyens de production d'énergie » sur l'île.c=http:
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