Édition du mardi 17 juillet 2001
En 2002, le ministère de l'Intérieur pourrait voir son budget augmenter de 4,4% et créer 3 000 postes de policiers
Lionel Jospin va dégager des crédits supplémentaires en 2002 pour les ministères sensibles, tels l'Intérieur, la Justice et l'Emploi, trois secteurs déterminants dans les mois à venir dans la perspective des élections présidentielles et législatives.
Le Premier ministre, qui a procédé la semaine dernière aux ultimes arbitrages, devrait envoyer "probablement mardi" les lettres plafond aux ministères, selon son entourage.
Ces lettres, qui reprennent la trame des lettres de cadrage d'avril, fixent pour chaque ministère le montant de leur enveloppe pour 2002. Lionel Jospin a décidé de concentrer ses efforts sur la sécurité, "un droit pour tous", la justice, l'éducation nationale, l'emploi et l'environnement.
Même si ces priorités avaient déjà été arrêtées en avril, l'envoi des lettres plafond confirmant ces choix arrive à point nommé pour le gouvernement. Après les vives attaques du président Jacques Chirac samedi lors son interview du 14 juillet contre tous les pans de l'action gouvernementale, ces décisions budgétaires sonneront comme une réponse au chef de l'Etat.
Au reproche de "manque de volonté politique" en matière de sécurité ou de justice, Lionel Jospin pourra opposer des crédits en hausse dans chacun des ministères concernés.
Selon le Journal du Dimanche (JDD), avec un budget en hausse de plus de 4,4%, Daniel Vaillant pourra créer 3 000 postes de policiers supplémentaires. Pour sa part, Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, pourra compter sur 1 200 magistrats supplémentaires en quatre ans.
L'éducation nationale devrait être également choyée avec un budget, toujours selon le JDD, approchant les 400 milliards de francs. La culture devrait atteindre la barre symbolique du 1% du budget général, maintes fois annoncée et toujours repoussée.
Concernant le ministère de l'Emploi, le nombre des contrats aidés pour les chômeurs en grande difficulté devrait être stabilisé.
Comme en 2000, la défense sera mise à contribution. Ses crédits d'équipement devraient atteindre 82 milliards de francs, selon le JDD, alors qu'Alain Richard plaidait pour 92 milliards de francs.
Cet arbitrage, s'il devait être confirmé, devrait donner lieu à une nouvelle critique présidentielle, Jacques Chirac ayant plaidé fin juin pour une augmentation sensible du budget de la Défense.
Globalement, Lionel Jospin devrait confirmer la hausse des dépenses fixée en avril à 0,5% en volume pour 2002, soit 1,7% en valeur en prenant une hypothèse d'inflation à 1,2%.
Malgré un ralentissement de la croissance (2,3% en 2001, selon la dernière prévision), le Premier ministre défendra le plan de baisse des impôts (120 milliards de francs de 2000 à 2003). Le 9 juillet, sur France 3, il avait justifié ce choix, en le qualifiant "d'intelligent" à un moment où certains à gauche, comme Claude Allègre, estiment nécessaire de surseoir à ces réductions fiscales.
Le budget 2002 prévoit 38 milliards de francs de baisses d'impôts supplémentaires, déjà votées en 2001.
Dans ces circonstances, Lionel Jospin devrait opter pour une légère augmentation du déficit, s'il veut à la fois accentuer l'effort sur les ministères sensibles et maintenir la baisse des impôts.
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