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Édition du jeudi 17 janvier 2019
Démographie

Démographie : les communautés de communes nettement moins dynamiques que les métropoles

L’Insee a publié hier une note d’éclairage sur la démographie des 1259 EPCI du pays. Si l’institut note que « tous les types d’EPCI ont concouru positivement à l’évolution de population entre 2011 et 2016 », il note que la croissance démographique « se concentre dans et au plus près des métropoles ». A contrario, les communautés de communes voient leur « dynamisme démographique »  ralentir : « Au-delà de 30 minutes en voiture de la métropole la plus proche, le rythme de croissance fléchit nettement. » 
La population française – hors Mayotte –a augmenté de 0,4 % par an en moyenne entre 2011 et 2016. C’est 0,1 point de moins que pendant la demi-décennie précédente.
Parmi les différents types d’EPCI, ce sont les métropoles qui ont le taux de croissance le plus dynamique, au-dessus de la moyenne nationale (+ 0,7 %). Elles prennent la première marche du podium aux communautés de communes qui, pendant la période précédente, croissaient de 0,8 % par an. « Entre 2011 et 2016, les 22 métropoles françaises ont gagné chaque année 102 600 nouveaux habitants », détaille l’Insee. Leur densité de population s’est accrue de 5 habitants par km², et abritent aujourd’hui « 29 % de la population sur 2 % de la superficie »  du pays. Seules deux métropoles ont perdu des habitants pendant cette période : Grenoble Alpes Métropole et la Métropole du Grand Paris. Les habitants y sont plus jeunes que sur le reste du territoire, d’où un solde naturel (différence entre les naissances et les décès) positif. Le solde migratoire (différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties) y est en général également positif – sauf dans le Grand Paris, qui a perdu 0,7 % de ses habitants chaque année. Les deux métropoles les plus attirantes sont Nantes et Bordeaux, avec un solde migratoire, respectivement, de 0,9 et 1 % par an.

Diagonale des faibles densités
Le ralentissement de la croissance démographique dans les zones rurales est, en revanche, patent : elle est passée de 0,8 % à 0,4 % par an. Plus on s’éloigne du centre des métropoles, plus la croissance ralentit. « En périphérie éloignée des métropoles, l’installation de jeunes ménages devenant plus rare, le rajeunissement de la population est ralenti. »  Seulement 34 % des communautés de communes cumulent un solde naturel et un solde migratoire positifs, et « elles sont toutes situées au plus proche des métropoles »  ou dans certains territoires frontaliers. Seules exceptions : certaines communautés de communes qui bénéficient d’une forte croissance démographique pour cause « d’attractivité forte »  (littoraux méditerranéen et atlantique, Corse).
À l’inverse, 35 % des EPCI voient leur population diminuer. Ils sont situés dans ce que les géographes appellent aujourd'hui « la diagonale des faibles densités », large bande allant du Massif central aux Ardennes et à la Meuse en passant par la Bourgogne. D’autres îlots de décroissance démographiques se trouvent « en Normandie et dans le Centre-Val de Loire sur un axe Vimoutiers-Nogent-le-Rotrou, dans le centre de la Bretagne, dans les massifs alpins du Beaufortin et de la Vanoise et dans les massifs pyrénéens ».
« 166 EPCI, situés pour l’essentiel au centre de la France, en Normandie et dans les Ardennes, cumulent désormais déficit naturel et déficit migratoire et se retrouvent ainsi dans la situation la plus défavorable », conclut l’Insee. C’est 3,5 fois plus qu’entre 2006 et 2011.
F.L.
Télécharger la note de l’Insee.




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