Édition du mercredi 26 novembre 2014
De Jacques Pélissard à François Baroin, l'AMF affiche son unité
Moment unique du Congrès des maires, hier : la séance plénière dans le grand auditorium a été marquée par un vibrant hommage des maires à Jacques Pélissard. Devant une salle debout et l’applaudissant avec chaleur après son discours, le président sortant de l’AMF a été visiblement aussi ému qu’heureux de cet hommage.
Avant l’intervention de Jacques Pélissard, André Laignel, premier vice-président délégué de l’association, a lui aussi rendu un hommage très appuyé au président sortant. La voix nouée par l’émotion, André Laignel a salué « un vieux compagnonnage », un combat commun mené avec Jacques Pélissard : « Il y a eu des affrontements d’idées, mais toujours avec loyauté, et finalement nous avons appris ensemble ».
Dans son discours, André Laignel a dénoncé les attaques aussi bien contre les élus que contre les fonctionnaires territoriaux, demandant au congrès de rendre hommage aux agents, « sans lesquels nous ne serions pas en mesure d’accomplir nos tâches ». Il est revenu sur la réforme territoriale, dénonçant le seuil de 20 000 habitants pour constituer une intercommunalité (« c’est insuffisant sur certains territoires, et sur d’autres, ruraux, cela n’a aucun sens » ). Sur la question des dotations, André Laignel a rappelé qu’il s’agit d’une politique déjà ancienne, notant que pour lui, « le coup le plus dur qui a été porté aux finances locales a été la suppression de la taxe professionnelle » ». Il a enfin souhaité qu’à l’avenir, l’AMF reste ce qu’elle est : fondée sur « l’unité et la combativité », et portée par « un invincible espoir dans l’avenir de nos communes ».
Jacques Pélissard a naturellement évoqué les mêmes thèmes. Après avoir lui aussi chaleureusement salué André Laignel et le travail fait en commun, il a fait un appel à l’unité : unité des associations de maires, d’abord. Il a souhaité que les autres associations « catégorielles » s’engagent « dans un rapprochement avec l’AMF ». « Dans cette période de disette budgétaire, qui peut croire que nous pourrons encore et toujours multiplier les frais d’adhésion de nos communes et EPCI à de multiples associations ? », a demandé Jacques Pélissard, qui a espéré « plus d’unité avec les autres associations, avec des commissions communes et des moyens partagés ».
La volonté d’unité a également été à la base de l’idée non seulement de proposer à François Baroin de lui succéder à la tête de l’AMF, mais de constituer un « ticket » commun avec André Laignel, « une équipe unie aux antipodes des querelles partisanes ». Le président sortant a même été au-delà, en disant que la France gagnerait à ce que cette méthode soit déclinée à l’échelle du pays : « L’alternance pratiquée comme une revanche frontale est à mon sens pénalisante pour la France tout entière », a martelé Jacques Pélissard sous des applaudissements nourris.
Le président sortant s’est ensuite livré à une charge en règle contre la politique du gouvernement : sur les finances, il a dénoncé « la volonté du gouvernement de transférer la charge de l’impôt national vers l’impôt local ». Sur les rythmes scolaires : « La réforme aurait dû être assumée par l’Éducation nationale ». Au lieu cela, c’est « les annonces pour le gouvernement, les ennuis pour les maires ». Sur la réforme territoriale, Jacques Pélissard a répété son refus d’un seuil de 20 000 habitants pour une intercommunalité décidé arbitrairement, et rappelé que l’intercommunalité doit être « un outil au service des communes », et non l’inverse. « Les maires », a martelé Jacques Pélissard, ne sauraient être « ni des supplétifs, ni des sous-traitants ». Il a rappelé qu’il a été à l’origine de la proposition de loi sur les communes nouvelles, en cours d’adoption au Parlement, et appelé les maires à aller « au bout de cette réforme, pour éviter que certaines communes ne se transforment en coquilles vides ». Après un au-revoir à l’assemblée ponctué d’une conclusion forte – « les fantassins de la République que nous sommes ne baisseront jamais les bras » – Jacques Pélissard a passé la parole à François Baroin.
Le sénateur-maire de Troyes a visiblement trouvé les mots qui ont fait mouche et emporté l’adhésion. Il a répété que sa candidature était d’abord et avant tout « un message politique fort pour l’unité ». Unité nécessaire face aux difficultés qui touchent les communes, et en premier lieu financières – François Baroin a qualifié de « dramatique » la baisse des dotations et jugé que l’effort demandé aux communes n’était « pas atteignable ». L’autre « fil d’Ariane » de l’action de l’AMF sera, selon François Baroin, la défense du « rôle irremplaçable des maires », la demande de transformation du fonds d’amorçage pour les nouveaux rythmes scolaires en « fonds de soutien pérenne ». Le maire de Troyes est aussi revenu sur les critiques qui frappent les maires, comme le récent rapport de la Cour des comptes qu’il a jugé « insupportable » : « La Cour n’a pas à porter de jugement d’opportunité sur les choix des élus. Que je sache, les communes sont librement administrées ! Il ne saurait être question de les mettre en coupe réglée ! » Rappelant enfin que les collectivités sont, dans le budget de l’État, « la plus petite source de dépenses » par rapport aux mastodontes que sont les dépenses de santé ou de fonctionnement de l’État, François Baroin a demandé pourquoi, pourtant, c’est à elles que l’on demande « l’effort le plus important ». Très applaudi à la fin de son discours, François Baroin a assuré que, comme sous la présidence de Jacques Pélissard, quelles que soient les sensibilités politiques de chacun, il n’y aura à l’AMF qu’un seul discours et « une seule ligne » : une AMF « unie, collective et solidaire ».
Avant l’intervention de Jacques Pélissard, André Laignel, premier vice-président délégué de l’association, a lui aussi rendu un hommage très appuyé au président sortant. La voix nouée par l’émotion, André Laignel a salué « un vieux compagnonnage », un combat commun mené avec Jacques Pélissard : « Il y a eu des affrontements d’idées, mais toujours avec loyauté, et finalement nous avons appris ensemble ».
Dans son discours, André Laignel a dénoncé les attaques aussi bien contre les élus que contre les fonctionnaires territoriaux, demandant au congrès de rendre hommage aux agents, « sans lesquels nous ne serions pas en mesure d’accomplir nos tâches ». Il est revenu sur la réforme territoriale, dénonçant le seuil de 20 000 habitants pour constituer une intercommunalité (« c’est insuffisant sur certains territoires, et sur d’autres, ruraux, cela n’a aucun sens » ). Sur la question des dotations, André Laignel a rappelé qu’il s’agit d’une politique déjà ancienne, notant que pour lui, « le coup le plus dur qui a été porté aux finances locales a été la suppression de la taxe professionnelle » ». Il a enfin souhaité qu’à l’avenir, l’AMF reste ce qu’elle est : fondée sur « l’unité et la combativité », et portée par « un invincible espoir dans l’avenir de nos communes ».
Jacques Pélissard a naturellement évoqué les mêmes thèmes. Après avoir lui aussi chaleureusement salué André Laignel et le travail fait en commun, il a fait un appel à l’unité : unité des associations de maires, d’abord. Il a souhaité que les autres associations « catégorielles » s’engagent « dans un rapprochement avec l’AMF ». « Dans cette période de disette budgétaire, qui peut croire que nous pourrons encore et toujours multiplier les frais d’adhésion de nos communes et EPCI à de multiples associations ? », a demandé Jacques Pélissard, qui a espéré « plus d’unité avec les autres associations, avec des commissions communes et des moyens partagés ».
La volonté d’unité a également été à la base de l’idée non seulement de proposer à François Baroin de lui succéder à la tête de l’AMF, mais de constituer un « ticket » commun avec André Laignel, « une équipe unie aux antipodes des querelles partisanes ». Le président sortant a même été au-delà, en disant que la France gagnerait à ce que cette méthode soit déclinée à l’échelle du pays : « L’alternance pratiquée comme une revanche frontale est à mon sens pénalisante pour la France tout entière », a martelé Jacques Pélissard sous des applaudissements nourris.
Le président sortant s’est ensuite livré à une charge en règle contre la politique du gouvernement : sur les finances, il a dénoncé « la volonté du gouvernement de transférer la charge de l’impôt national vers l’impôt local ». Sur les rythmes scolaires : « La réforme aurait dû être assumée par l’Éducation nationale ». Au lieu cela, c’est « les annonces pour le gouvernement, les ennuis pour les maires ». Sur la réforme territoriale, Jacques Pélissard a répété son refus d’un seuil de 20 000 habitants pour une intercommunalité décidé arbitrairement, et rappelé que l’intercommunalité doit être « un outil au service des communes », et non l’inverse. « Les maires », a martelé Jacques Pélissard, ne sauraient être « ni des supplétifs, ni des sous-traitants ». Il a rappelé qu’il a été à l’origine de la proposition de loi sur les communes nouvelles, en cours d’adoption au Parlement, et appelé les maires à aller « au bout de cette réforme, pour éviter que certaines communes ne se transforment en coquilles vides ». Après un au-revoir à l’assemblée ponctué d’une conclusion forte – « les fantassins de la République que nous sommes ne baisseront jamais les bras » – Jacques Pélissard a passé la parole à François Baroin.
Le sénateur-maire de Troyes a visiblement trouvé les mots qui ont fait mouche et emporté l’adhésion. Il a répété que sa candidature était d’abord et avant tout « un message politique fort pour l’unité ». Unité nécessaire face aux difficultés qui touchent les communes, et en premier lieu financières – François Baroin a qualifié de « dramatique » la baisse des dotations et jugé que l’effort demandé aux communes n’était « pas atteignable ». L’autre « fil d’Ariane » de l’action de l’AMF sera, selon François Baroin, la défense du « rôle irremplaçable des maires », la demande de transformation du fonds d’amorçage pour les nouveaux rythmes scolaires en « fonds de soutien pérenne ». Le maire de Troyes est aussi revenu sur les critiques qui frappent les maires, comme le récent rapport de la Cour des comptes qu’il a jugé « insupportable » : « La Cour n’a pas à porter de jugement d’opportunité sur les choix des élus. Que je sache, les communes sont librement administrées ! Il ne saurait être question de les mettre en coupe réglée ! » Rappelant enfin que les collectivités sont, dans le budget de l’État, « la plus petite source de dépenses » par rapport aux mastodontes que sont les dépenses de santé ou de fonctionnement de l’État, François Baroin a demandé pourquoi, pourtant, c’est à elles que l’on demande « l’effort le plus important ». Très applaudi à la fin de son discours, François Baroin a assuré que, comme sous la présidence de Jacques Pélissard, quelles que soient les sensibilités politiques de chacun, il n’y aura à l’AMF qu’un seul discours et « une seule ligne » : une AMF « unie, collective et solidaire ».
F.L.
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