Édition du mercredi 31 mai 2006
Dans le cadre d'élections aux enjeux majeurs, il reste «délicat» de fonder entièrement un processus électoral sur le vote à distance, note la CNIL
Dans une note sur le vote par internet aux élections politiques (1), la direction des affaires juridiques de la Commission nationale Informatique et libertés (CNIL) dresse létat des lieux des pratiques dans plusieurs démocraties.
Lensemble des expériences de démocratie électronique, cest-à-dire dutilisation des technologies de linformation pour le vote et linscription des électeurs, sinsère dans un contexte global de relance du processus démocratique, notamment auprès des jeunes votants ou des nationaux résidant à létranger. Le vote par internet aux élections politiques tente ainsi de répondre à plusieurs objectifs: recul de labstention, modernisation de lorganisation des opérations de vote, amélioration de la fiabilité des décomptes, baisse du coût des opérations.
Le vote à distance via Internet, à distinguer de la méthode utilisant des machines denregistrement électronique direct, comme au Brésil (le vote est enregistré dans une carte à puce, utilisable une fois, traitée dans un bureau fédéral des élections), semble marquer le pas. Quelques pays, comme lEstonie et la Suisse, continuent à sengager de manière plus ou moins avancée dans la généralisation des dispositifs de dématérialisation de vote basés sur les technologies de linformation et de la communication.
A lopposé, dautres pays, assez nombreux, ralentissent aujourdhui lexpérimentation en matière de vote à distance. Hormis le Canada (expérimentation lors des élections municipales de Markham, Ontario) et lAustralie (discussions dans le cadre dun forum national Online-Council) qui entendent poursuivre localement des expérimentations, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé de mettre clairement un terme à leurs tests de vote électronique à distance, lIrlande stoppant son projet de recueil électronique des suffrages. LEspagne, enfin, temporise la généralisation du vote par Internet, du fait de nombreuses critiques quant à la sécurité des opérations.
«Sans réduire la problématique du vote électronique à son environnement technique, labsence de sécurité dans les technologies mises en oeuvre fonde tous les revirements étudiés, note la CNIL. Lensemble des pays ayant stoppé leurs expérimentations de vote via Internet entendent se réinvestir dans de tels projets, à moyen terme, dès que les technologies permettront dorganiser dune manière totalement sécurisée la transparence des opérations. Toutefois, même dans lhypothèse technique la plus sûre, dautres réflexions majeures relanceront le débat, certains percevant dans le vote par internet une totale régression démocratique: en votant depuis son domicile plutôt que dun isoloir, le vote demeure-t-il indépendant? Le récent exemple italien démontre bien que, dans le cadre délections aux enjeux majeurs, il restera délicat de fonder entièrement un processus électoral sur le vote à distance.»
(1) Le «vote par internet aux élections politiques, les éléments du débat», CNIL, 28 mai 2006. Voir lien ci-dessous.c
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