Édition du jeudi 5 octobre 2006
Coopération décentralisée: les collectivités françaises ne concentrent pas assez leurs efforts vers les pays «émergents», déplore Brice Hortefeux
Devant la Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD), qui se réunissait mardi, Brigitte Girardin, ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie a souligné trois principes qui devraient dicter le fonctionnement nouveau de la CNCD: reconnaissance de lautonomie des collectivités locales y compris dans leurs actions extérieures, nécessité du dialogue avec lEtat et recherche de partenariats.
Le dispositif de subvention du ministère des affaires étrangères au bénéfice des actions de coopération décentralisée est également réformé en fonction de trois priorités : la simplification, le partenariat et la complémentarité.
Pour sa part, Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales, a tiré le bilan de 35 ans de relations internationales pour les collectivités. Des relations non négligeables, qui mobilisent quelque 230 millions deuros de dépenses locales par an, selon le CNCD.
Après avoir, après la Libération, fourni des efforts pour des jumelages prioritairement avec l'Allemagne, les collectivités ont, au début des années 70, investi dans les relations humanitaires, principalement avec lAfrique, puis, depuis une dizaine dannées, dans des relations plus économiques.
Mais ces relations sont désormais marquées, toujours selon Brice Hortefeux, par une «trop forte concentration». Cette évolution s'est accompagnée d'une montée en puissance du nombre de collectivités territoriales engagées et des actions menées, liée notamment à la décentralisation.
Aujourd'hui, la totalité des régions, les trois-quarts des départements, l'ensemble des grandes villes, les quatre cinquièmes des villes moyennes, mais aussi de plus en plus de groupements intercommunaux (69) et un nombre croissant des petites communes sont engagés dans des actions comportant une dimension internationale. On recense aujourd'hui 3.250 collectivités ou groupements français impliqués dans plus de 6.000 coopérations délocalisées dans près de 120 pays.
On relève une forte présence des collectivités en Afrique subsaharienne et dans l'Océan indien, avec 640 liens et une concentration, par exemple, sur le Burkina Faso, ou encore le Mali qui, à lui seul, rassemble 120 liens.
La densité est remarquable aussi dans les pays ayant des liens historiques et traditionnels avec la France, comme le Maroc, impliqué dans 66 partenariats avec des collectivités territoriales françaises.
En revanche, la présence du monde local français est jugée «discrète, voire inexistante dans des pays qui s'affirment progressivement sur la scène internationale.» Ces pays ne cumulent que 220 liens, soit 11,2% seulement du total hors Union européenne.
Le ministre délégué compte largement sur la proposition de loi déposée par le sénateur-maire de Saint-Etienne, Michel Thiollière, adopté par le Sénat et qui doit désormais être examinée par l'Assemblée nationale. Le texte vise une «sécurisation accrue du cadre juridique est une avancée pour nos collectivités. Elle leur permettra de déployer leur action plus amplement, de l'inscrire dans le long terme, grâce à une pratique plus généralisée de la contractualisation.»<sc
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