Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 16 septembre 2015
Emploi

Contrats aidés : recul des emplois d'avenir

En 2014, le nombre de contrats aidés signés est resté important (413 000), mais il a diminué par rapport à 2013, de près de 10%, relève une étude de la Dares publiée ce mois-ci. Par contrats aidés, on entend les contrats uniques d'insertion (CUI), les emplois d'avenir et les contrats d'accès à l'emploi-Dom. Au total, le nombre de personnes salariées dans l'un de ces dispositifs a, en revanche, augmenté, de 20% par rapport à l'année précédente. Cela s'explique par une durée des contrats plus longue, notamment des emplois d'avenir.
Si la tendance est donc à la baisse, elle est surtout marquée dans le secteur non marchand. Le secteur marchand ayant, lui, davantage recruté l'an dernier par ce biais, notamment des emplois d'avenir. Le secteur marchand se démarque aussi dans l'offre de CDI, en augmentation (la proportion atteint près de trois quarts des contrats signés), quand celle-ci stagne à un niveau très faible (4%) dans le secteur non marchand. Cela s'explique par la logique de recrutement explique la Dares : l'emploi aidé sert, dans le secteur marchand, de pré-embauche, pas dans les associations ou les collectivités. Les communes et intercommunalités restent le deuxième employeur, après les associations, « mais elles ont fortement réduit leurs recrutements en emploi d'avenir en 2014 », de 37%.
Autre différence entre les secteurs marchand et non marchand : l'insertion à l'issue du contrat est meilleure dans le premier. Mais l'insertion dite « durable »  (CDI, CDD de plus de six mois, titularisation, travailleur indépendant) se détériore dans les deux secteurs.
L'étude de la Dares donne un autre éclairage intéressant : celui du nombre de bénéficiaires d'un contrat aidé pour 1000 habitants. Deux départements dépassent le ratio de 10 contrats pour 1000 habitants, le Nord et le Pas-de-Calais. Ce qui apparaît somme toute logique compte tenu du haut niveau de chômage dans ces départements. Beaucoup moins logique a priori, et même « atypique », le cas de l'Auvergne : elle cumule un taux de chômage bas et un taux de recours aux emplois aidés au dessus de la moyenne.
L'étude confirme enfin que le public cible de ces contrats (chômeurs de longue durée, chômeurs de plus de 50 ans, jeunes peu qualifiés, allocataires de minima sociaux) est bien atteint. En 2014, près de neuf signataires de contrats sur dix étaient dans l'une de ces situations. Les emplois d'avenir bénéficient particulièrement aux jeunes peu qualifiés : 39% n'ont aucun diplôme, 41% ont un BEP ou CAP et 20% ont au moins le baccalauréat. En revanche, les objectifs en terme de formation sont un peu en deça, de même que la part des nouveaux bénéficiaires de CUI ou d'emplois d'avenir résidant dans les zones urbaines sensibles, un chiffre stable, autour de 10%.
E.S.

Télécharger l’étude de la Dares.






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